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My heart has always been yours (Gabriel)
Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Ven 24 Jan - 21:25

Gabriel & Judith

“If our two loves are one or if we love each other without hindrance, without ever failing, no one will die.”



“Comme en vous contemplant dans le miroir, la forme et le reflet se regardent. Vous n'êtes pas le reflet, mais le reflet est vous.” La comtesse scruta méticuleusement son double dans ce miroir, cadré par une dorure luxueuse. L’on pouvait y voir à travers, une femme resplendissante d’apparence. Une robe élégante et raffinée, blanche aux bordures noires et violacée. Une chevelure, lâchée mais toutefois maintenu sur le devant par un ruban dans les mêmes teintes de violine. Une couleur, qui mettait en avant le saphir de ses pupilles. Des pupilles… Qui trahissait même à travers ce reflet, un état de confusion et d’anxiété.

Depuis quelques jours déjà, la miss Galatea était emprise à un souvenir glaçant et frustrant. Une mauvaise nouvelle en étant la cause, elle ne trouva le repos en cherchant une solution qui pourrait être envisageable. Il fallait qu’elle se fasse une raison… Seule, elle ne pourrait convenir à ses objectifs. Alors il en était décidé… Il fallait que la comtesse mette de côtés ses états d’âmes, et qu’elle demande de l’aide à celui qu’elle avait autant chéri au par avant. Seul ce dernier, trouvait grâce à ses yeux pour la requête qu’elle voulait lui confier. Le Prince Gabriel.

Il allait falloir se presser, la réception devait bientôt commencer. Et beaucoup de personnes seront réunis au cours de cette soirée. Hâtivement, elle attrapa un petit bout de papier qu’elle griffonne de sa plus belle plume, bien que tremblante par les émotions qui surgissent. “Votre Altesse, je vous serais gré de m’accorder de votre temps pour une urgence concernant ma cause.” Elle ne savait si ces mots étaient bons, s’ils allaient trouver échos aux yeux du Prince… En soit, elle ne pouvait en dire plus. Judith se voulait assez solennelle dans ce message, préférant éviter une formule trop familière envers ce dernier. Protocolaire, la comtesse se voyait mal revenir à lui aussi aisément. De toute manière, il était temps d’y aller.

Arrivant à son tour dans l’immense salle de réception, accompagnée de sa jeune soeur. Cette dernière passa une partie de la soirée en compagnie de son aîné et de sa grand-mère qui les accompagnait. Judith se fit distraite, n’écoutant pas tellement les paroles qu’on pouvait lui adresser. Le regard souvent tourné vers le Prince… Qui quant à lui, semblait bien entouré. Sur son visage, pouvait se lire une certaine contrariété de le voir ainsi courtisé par toutes ces dames. Dont l’une d’elle, qui semblait se ravir de le voir et espérant très certainement se retrouver à ses bras. La chipie de Mindy. Judith ne se laissa pas démonter pour autant, essayant alors de se frayer un chemin vers son Altesse, de manière feutrée et pondérée. Par les devant il lui en était impossible, essayant alors de capter son attention en arrivant par le verso de la petite troupe.

- Gabriel...  Un léger murmure s'échappant de ses lèvres, très certainement à peine audible pour le Prince dont l'attention était tournée vers d'autres de ses convives. Sa main se releva frénétiquement, hésitante... Peu assurée de son geste. Elle voulut la poser délicatement sur son épaule pour lui faire acte de sa présence. Mais son geste fut interrompue par un homme venant se mettre entre elle et son tendre. Étonnée par cette irruption, son regard fit face à des yeux foudroyant envers sa personne. Reconnaissant, sans aucun mal le père de Mindy. Ce dernier ne voulait certainement pas, que la comtesse mette un terme aux babillages de sa petite fille adorée. Malheureusement pour lui, Judith était déterminée et il lui était indispensable de s'entretenir avec Gabriel. Bien que ce dernier ne soit plus grand et semble vouloir se montrer imposant, elle s'avança de nouveau en lui octroyant un coup d'épaule sur son passage. Devant d'autres, il ne pourrait faire des émules.

Passant de manière plus franche aux côtés de Gabriel, son regard ne tenta toutefois pas de se redresser vers lui. Etais-ce par peur de se voir ignorer par ce dernier ? Très certainement... Quoi qu'il en soit, elle parvint à faufiler sa main près de la sienne, et y glisser son petit bout de papier qui se voulait assez chiffonné. Le simple fait de ce contact, aussi minime soit-il, eut raison de son cœur encore fragile lorsqu'il concerne le Prince. Judith quitta à ce moment, assez précipitamment le petit groupe. Ne manquant pas d'apporter par la même occasion, une petite bousculade pour la pieuse qui faisait ses yeux de biche au Prince. Bien évidemment, cela n'était nullement volontaire... Du moins, en apparence. Qui sait ce qui peut tourner dans la tête de la belle. Un petit sourire ne put toutefois se contenir lorsqu'elle entendit la chipie râler en sa direction, mais n'y prêta pas grande attention. De toute manière, son esprit était bien trop occupé à autre chose. Une certaine confusion s'empare d'elle... Était-elle complètement stupide ? Et si Gabriel n'allait accorder aucune importance à ce message qu'elle voulait lui faire passer ? Peut-être l'avait-il déjà jeter sur le sol et emporté par la foule ici présente.

Au fond d'elle, la comtesse se maudissait de ce qu'elle venait de faire. Elle aurait peut-être mieux fait, de garder ses distances ? Comme il en a été jusqu'à présent... Mais de l'aide... Elle en avait besoin. La requête qu'elle voulait lui soumettre, ne la concerne pas seulement elle, mais aussi sa famille. Il fallait qu’elle prenne sur elle, et affronte ce moment qu’elle avait toujours autant redouté. Non pas par peur de ce dernier… Non. Judith n’avait nullement peur de Gabriel. Mais de tous ce qui pourraient s’éveiller en elle lorsqu’elle se retrouvera de nouveau auprès de lui. La comtesse se mentait très certainement à elle même, car toutes ses émotions… Ses sentiments… N’ont jamais disparus. L’on ne peut éveiller quelque chose qui se trouve déjà en vous.

La comtesse se stoppa près d'un grand rideau de velours qui sépare la grande salle d'un couloir donnant sur d'autres pièces. Elle avait envie de disparaître, de ne plus se montrer.

Code by Fremione.

Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Ven 24 Jan - 22:42
Être prince apportait son lot de privilèges, mais aussi des devoirs et des convenances auxquels il était forcé de se plier. Les yeux étaient rivés sur l’héritier de la couronne. Il n’avait pas droit à l’erreur, au risque de salir le nom des Blaiddyd. Gabriel acceptait fatalement son destin. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix. Cette réception que le roi donnait était une occasion de resserrer les liens entre membres de l'aristocratie qui jouaient cartes sur table dans l’espoir de marier une de leurs filles au successeur de sa Majesté, au grand dam de ce dernier. Parmi les invités, il y en avait une qu’il évitait comme la peste qu’elle était. Mindy. Il n’avait pas oublié ce jour où elle avait violé sa vie privée en sabotant sa déclaration destinée à la véritable élue de son coeur, présente aussi ce soir. Cette soirée allait être longue. Très longue. L’autre risquait de ne pas le lâcher d’une semelle à essayer toutes les tentatives possibles et inimaginables pour le séduire, et ce malgré la virulence de ces paroles qu’il avait pu lui adresser deux ans auparavant à l’Académie des Officiers. C’est là qu’il regrettait de ne pas avoir ses meilleurs amis à ses côtés pour surmonter cette épreuve.

Il traversa à grandes enjambées l’aile royale pour rejoindre le hall principal tout fringant dans sa tenue princière à la couleur immaculée, aux finitions d’or, surmontée d’une épaulière où était accrochée une cape cobalt plus courte qu’à l'accoutumée. Lors de son passage, le prince fût salué par des gardes ou des invités qu’il croisait à qui il leur offrait un bonsoir ainsi qu’une légère courbette de la tête en guise de réponse. Bientôt, il arrivait dans la salle de réception où se trouvait déjà Theodore en compagnie de la cadette des Galatea. Machinalement, il scruta les environs à la recherche de la comtesse. Mais pas de Judith à l’horizon. Le blond poussa un soupire désespéré. Il se faisait du mal tout seul, il en était conscient. Seulement...C’était plus fort que lui. A vrai dire, Gabriel n’était pas vraiment heureux dans la vie qu’il menait. Il y avait comme un vide en lui qu’il n’arrivait à combler. Quelque chose qu’il avait perdu et dont il n’était pas certain de retrouver un jour. Son quotidien le rendait las, et pourtant, il faisait tout pour garder bonne figure. Parce qu’il le devait. Pour sa famille. Pour son peuple dont il s’était juré de servir jusqu’à son dernier souffle. Participer à ce bal de faux-semblants dégoulinant d’hypocrisie n’était qu’une infime partie des obligations qui l’incombaient. D’ailleurs, le prince fila de ce pas faire la conversation après avoir donné une petite tape bienveillante sur son passage à son jeune frère qu’il adorait plus que tout, lui souhaitant par ailleurs de passer une bonne soirée.

Il repéra un peu plus loin le Duc d’Itha, son oncle, vers lequel il se dirigeait pour le saluer avant d’être intercepté par une demoiselle qui vint lui faire une élégante révérence. Ça y est, il était coincé. Malheureusement, il n’était pas au bout de ses peines; il enchaîna les échanges avec différentes personnes de la Haute. Parmi elles, des prétendantes qui ne demandaient qu’à attirer l’attention du prince afin d’espérer obtenir ses faveurs. A tout juste vingt-et-un ans, il n’était promis à quiconque car la régence n’avait encore accepté de proposition d’épousailles. Son fils savait néanmoins que ce n’était plus qu’une question de temps désormais. Dans le fond, peut-être que le roi espérait un mariage d’amour pour sa progéniture, comme le sien et son père avant lui. Gabriel savait pourtant ce que son coeur voulait. Alors qu’il parlait, ce dernier jetait de temps à autre un coup d’oeil par delà l’épaule de son interlocutrice. C’est là qu’il la vit brièvement apparaître dans son champ de vision comme s’il avait vu la Déesse elle-même émerger devant ses yeux. Il sentit une chaleur agréable irradier dans sa poitrine, formant sur ses lèvres un sourire radieux jusqu’à ce qu’on le ramène à la réalité.

« Oh mon Prince, j’aime quand vous souriez pour moi j’en suis toute émoustillée. »

Argh. Ce ton mielleux. Qu’il le détestait ! En fait, il avait tout bonnement en horreur la fille qui papillonnait devant lui. Mindy. Encore et toujours elle à essayer de se faire remarquer. A se prétendre être la meilleure, la plus jolie. Se rendait-elle au moins compte que ses actions faisait plus d'effet repoussoir qu’autre chose ?

« Vous m’en voyez ravi. »

Il luttait intérieurement pour ne pas l’envoyer paître, la gratifiant à la place une réplique pleine d’ironie qu’elle n’avait probablement pas perçu. Au moins, il pouvait s’offrir cette petite satisfaction personnelle.

Les minutes lui paraissaient des heures à être ainsi accaparé, touché parfois à l’en faire frissonner de dégoût. Il ne manquerait plus qu'elle lui saute au cou tiens. Même ainsi, Gabriel était certain de n’en tirer aucun plaisir. Voilà qu’en plus, le père de la jeune femme vint en remettre une couche. L’homme donnait l’impression de représenter un idéal paternel auprès de sa fille chérie. Pour une fois, le prince était d’accord. Tel père, telle fille. Pensa-t-il intérieurement. Il s’apprêtait à remercier le noble de sa présence lorsqu’il sentit qu’on lui glissait quelque chose dans la main. Pris de court, le Blaiddyd se figea un instant et chercha aux alentours son auteur. En vain.

« Tout va bien, votre Altesse ? »

Si tout va bien ? Il n’avait qu’une envie : s’échapper, et vite.

« Je vous prie de m’excuser, je crains qu’il faille que nous mettions à un terme à cette conversation ma foi, fort enrichissante, et je vous en remercie. Ce fût un véritable plaisir que d’échanger avec vous »

Sur ce, Gabriel s’inclina solennellement devant eux.

« Le plaisir est également partagé. »

Au regard insistant que Mindy lui lançait, elle s’attendait certainement à recevoir un baise main de sa part. Ce qu’il ne fit pas, puisqu’il s’en alla tout de suite après. Dans le pire des cas, il pouvait toujours prétexter une urgence.

Le blond s’isola dans un coin de la salle, s’assurant que personne ne viendrait le déranger puis déplia le papier qu’il détenait froissé dans sa main depuis tout à l’heure. Il reconnu aussitôt l’écriture de Judith qui dans ces quelques lignes lui adressait ce message :

« Votre Altesse, je vous serais gré de m’accorder de votre temps pour une urgence concernant ma cause. »

Une urgence…?

Cela n’avait rien de rassurant. En deux ans, ils ne s’adressaient et ne se côtoyaient quasiment plus que par formalisme même s’ils s’amusaient à avoir quelques attentions discrètes envers l’autre. Plus...Depuis ce terrible incident à l’Académie qui avait failli coûter la vie à la jeune femme pour lequel il s’en voulait terriblement aujourd’hui encore. La culpabilité avait eu raison de leur complicité d’antan, posant des barrières qui les empêchait de se retrouver comme avant. Malgré la distance, il était toujours là pour elle. Toujours et à jamais. Après tout, ils s’en étaient fait la promesse.

Gabriel partit immédiatement à sa recherche. Il dû faire quelques tours, se faufilant à travers les invités pour enfin la retrouver. Se tenant derrière elle, Judith ne semblait pas avoir tout de suite remarqué sa présence. Cela lui permit de la taquiner un peu en se penchant vers elle pour lui susurrer à l’oreille.

« Vous ne me facilitez pas la tâche pour vous trouver, Milady. »

Un sourire amusé dansait sur ses lèvres. Il avait l’air ravi de la voir. Et il l’était, en toute sincérité. Enfin... Ce n’était pas le moment de tergiverser. Ils devaient encore s’éloigner des oreilles indiscrètes avant d’entrer dans la confidence.

« Viens, suis-moi. »

L’espace d’un instant, le prince était tenté de lui prendre la main pour l'entraîner avec lui comme ils avaient pu le faire tout petits. Tous ces moments, aussi futiles qu’il puissent paraître, manquaient à Gabriel. Il regrettait parfois cette insouciance où les limites n’étaient que des détails pour eux. Où ils ne se souciaient de rien, hormis la sûreté de l’autre. Il repensait avec mélancolie à cette époque révolue, tandis qu’il guidait Judith vers l’un des balcons élevé du château.

A peine avaient-ils mis les pieds dehors qu’il se sentit plus léger, apaisé par cette brise qui lui caressait gentiment le visage. L’astre nocturne était de sortie ce soir. Elle trônait fièrement au dessus de leurs têtes, comme si elle veillait sur ces deux êtres prisonniers de leurs doutes et de leurs incertitudes.

« Alors...De quoi voulais-tu me parler ? »

Pour la première fois en deux ans,  ils se retrouvaient à discuter en tête-à-tête. Loin des yeux, loin des oreilles. Il pouvait admirer à nouveau ses traits embellis par le clair de lune.
Gabriel L. Blaiddyd
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Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Dim 26 Jan - 14:58


Les minutes s’écoulant, données cette impression d’éternité s’opposant à l’esprit de notre jeune comtesse. Probablement, aurait-elle dû, fuir pendant qu’elle en avait encore l’occasion… C’était si simple. Il lui suffisait de se faufiler si aisément et de disparaître pour la soirée entière. Peu de monde remarquerait sa non-présence, et pourtant… Judith était loin de se douter que sa seule vue, pouvait ravir le prince de Faerghus. Autant que sa compagnie en ces lieux, lui était bienfaiteur pour elle. Même s’ils ne sont pas des plus proches à cette heure… Même s’ils sont séparés par la foule… La simple raison de sentir sa présence, d’être dans la même pièce que lui, raviver son cœur de glace. Même si elle se voulait distante avec lui, la Galatea trouvait le plus souvent un prétexte pour sa présence au château. Que ce soit pour un Conseil, une réception dont sa famille devait faire acte de présence, une réunion concernant une bataille dont elle serait la tacticienne… Oui, la maline savait faire preuve de subterfuge pour se donner raison d’être ici… Et surtout d’être proche de son ancien amant. Leur cœurs n’avaient quant-à eux, jamais pu se défaire de ce lien si précieux qui les unissaient. Que cela pouvait être désobligeant, lorsque le cœur ne suit pas la raison.  

Son regard paraissait totalement dépourvu de toutes émotions, vaguant dans la pièce sans trop détailler ce qui l'entoure. Le stress la fit partir dans un état démuni. La coupe dans sa main était vide depuis un bon moment à présent, et ne servait que d’anti-stress à la comtesse qui tâtonna doucement ses doigts dessus. Elle ne se rendit même pas compte qu’une personne fit son approche furtivement. Un léger bondissement de surprise s'emparait d’elle, lorsqu'il la tira de ses pensées. D’autant plus par cette voix, si familière et qu’elle reconnut en l’espace de quelques secondes à peine. Cette proximité, nouvelle depuis bien longtemps, lui tira un instant une couleur rosée sur ses joues. D’autant plus, quelque peu honteuse de s'être mise en tête qu’il n’aurait pas accordé son intention à son message. Au fond, elle se doutait qu’il serait là pour elle… Mais il y avait cette petite voix en elle, qui lui disait “pourquoi ferait-il ça à présent ?”. Son visage ne put toutefois contenir son contentement de le voir ainsi venu à elle, feintant alors un léger sourire sur le coin de ses lèvres. Son regard du tout autant la trahir… Ne le sachant que trop bien, la jeune femme faisait toujours en sorte que leurs pupilles ne se croisent pour éviter qu’il ne perçoive cette petite étincelle dans son regard en sa présence. Gabriel la connaissait mieux que personne, et il serait de suite que le pétillement de ses yeux indiquerait son bien trop fort attachement.

Judith accepta sans trop de surprise, de le suivre hors de cette réception. Toujours hésitante sur la requête qu’elle allait lui soumettre, une nouvelle envie de fuir de peur de son refus total. Ou bien même, de paraître si cruelle envers lui après tout ce temps sans se parler directement.

Son état se voulut moins oppressant lorsqu’elle se trouva à présent seule en compagnie du Prince. Au fond, sa présence se voulait pour elle, rassurante et bienfaisante. Sans toutes ses formalités pour les contraindre, pour l’enfermer dans une bulle qu’elle ne devait percer pour le rejoindre. Non. Ils sont seuls, comme ils ont pu l’être avant. Et elle n’avait pas peur, elle était… Paisible. Bien. Sereine. Son regard se tourna de nouveau vers Gabriel, qui semblait lui aussi, plus à son aise hors de la foule. Ou était-ce par le fait qu’il soient ainsi seuls ?

Qu’il pouvait être douloureux, d’ainsi devoir se contenir de lui prendre la main. De passer ses doigts sur sa joue et de venir se réfugier contre lui. Elle du de même, prendre sur elle pour commencer à prendre la parole sur ses intentions envers lui. Marchant doucement en sa direction, la comtesse commença alors à passer devant lui  en mirant l’astre de lumière, et ainsi ne plus lui faire face. " Je suis désolée d’avoir interrompue les festivités. Je tenterais de ne pas vous retenir bien longtemps… Il y a quelques jours, l'on m'a apporté une information qui est plutôt contrariante... Du moins, pour ma famille." Le vouvoiement semblait si peu naturelle sortant ainsi de ses lèvres. L’on remarquait qu’elle n’était pas forcément à l’aise avec cette formule, mais la comtesse voulut se montrer toujours si lointaine par rapport à Gabriel. En s’adressant à lui, comme quiconque pouvait le faire… Et non comme une personne si proche comme elle le fut il y a de cela deux ans. "Je vais aller droit au but. L’homme… Si on peut le nommer ainsi… Qui à briser ma famille, a disparu. Au vu de ce qu'il c'est passé, j'ai tendance à croire qu'il cherchera une nouvelle confrontation avec ma personne. Je serais prête à le recevoir cette fois ci. Cependant..." La belle se tourna de nouveau vers le Prince, s’approchant de lui de manière à être plus proche qu’ils ne l’ont été durant ses deux dernières années. Baissant la tête, quelque peu gênée de cette proximité mais aussi de cette demande qu’il pourrait très bien rejeter. Sa voix se fit plus douce, tel un murmure. "S'il devait m'arriver quelque chose, je serais plus sereine de savoir qu'une personne veillera sur ma famille. Jasmine est encore jeune, bien trop pour se voir confronter à cet homme. Et ma grand mère, aussi bonne combattante fut-elle jadis, en est moindre à ce jour." Son regard n'osa plus se relever pour affronter celui du Prince qui se tenait face à elle. Honnêtement, Judith se sentait bien mal à l'aise d'avoir à lui demander cette faveur. En particulier, compte tenu qu’elle avait imposé ces barrières entre eux durant tout ce temps. Plus d’une année à l’éviter, à imposer des formalités alors qu'auparavant, ils étaient si proches, et leurs manières se voulaient naturelles et sans artifices. Aujourd’hui, elle avait l’impression que ce temps fut loin… Très loin… Trop loin à vrai dire. Son corps et son esprit réclamaient fermement son amour de toujours. Mais sa résolution et son bon sens se voulaient intransigeants envers cette décision. Du moins… Ce que la jeune comtesse pensait être du bon sens... Pourtant, elle se voyait sombrer dans une aberration qui n’avait du tout eu l’effet escompté.

La distance qu’elle avait forcé entre les deux âmes soeurs, ne lui a permit que de se rendre compte, qu’elle ne pouvait se passer de lui si longtemps. A chaque fois qu’un conseil ou une campagne quelconque devait se faire, Judith en trouva le prétexte pour être au plus près de Gabriel. A la fois si loin, et si proche… "J’ai parfaitement conscience que tu as d’autres sollicitudes et des préoccupations que tous t’apportent. Ainsi, je comprendrais que tu refuses. " Le tutoiement était revenu de manière naturelle, sans même qu’elle ne se rende compte de sa formulation. Le fait d’être ainsi proche de lui, semblait déjà avoir brisé une certaine barrière entre eux.

Un choix. Judith voulait lui laisser le choix et ne pas lui faire accepter seulement par bon coeur. Comme elle aurait préféré avoir à lui parler d’autres choses… Que leur première conversation depuis ces deux dernières années, puisse se valoir plus… plaisante. Néanmoins, elle ne voulait l’importuner bien longtemps, et préféra aller droit au but. Son regard se releva, pour soutenir de nouveau celui de Gabriel. Tant pis si ses pupilles la trahisse, mais la Galatea se montra sur d’elle. Digne face au prince. "Je ne pouvais demander cela, qu’à une personne en qui j’accorde totalement… ma confiance. "
Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Dim 26 Jan - 19:48
Être de nouveau en sa présence dans un moment aussi intimiste réveillait en lui des sensations familières qu’il essayait de mentalement réprimer. Leur histoire était derrière eux, et c’était probablement mieux ainsi. Il avait accepté cette distance comme une punition, aussi douloureux que cela avait pu l’être à l’époque. Avec le temps, il s’efforçait à s’y habituer. De se dire que c’était pour leur bien. Mais une partie de lui regrettait le manque de leur proximité d’antan. Ils ont toujours été liés, à commencer par cette amitié de longue date que leurs familles respectives partageaient et aussi, surtout, par ce fil invisible qui avait nourri leur complicité pendant tant d’années. Elle avait été enterrée mais leur lien demeurait. Pourquoi serait-il aussi apaisé de la sentir à ses côtés sinon ?

Pourtant, il y avait cette appréhension quant à ce qu’elle comptait lui révéler. La mine grave de Judith confirmait malheureusement ce pressentiment qui commençait à accaparer ses pensées.

« Je suis désolée d’avoir interrompue les festivités. Je tenterais de ne pas vous retenir bien longtemps… Il y a quelques jours, l'on m'a apporté une information qui est plutôt contrariante... Du moins, pour ma famille. »

Elle l’avait évidemment vouvoyé. A ses oreilles, cela sonnait encore étrange venu de sa part. Certes, il était habitué à entendre des “Votre Altesse” par-ci, des “Mon prince par-là”, à être placé sur un pied d’estale. Seulement en ce qui la concernait, l’entendre s’adresser à lui avec autant de courtoisie lui faisait à chaque fois un petit pincement au coeur qu’il ne pouvait ignorer.

« Je vais aller droit au but. L’homme… Si on peut le nommer ainsi… Qui à briser ma famille, a disparu. Au vu de ce qu'il c'est passé, j'ai tendance à croire qu'il cherchera une nouvelle confrontation avec ma personne. Je serais prête à le recevoir cette fois ci. Cependant... »

Elle fit un pas en avant, réduisant ainsi la distance entre eux. Sans qu’elle n’ai à le dire, Gabriel la sentait fébrile. Presque...Tremblante à l’idée de poursuivre. De l’autre côté, le fait même que cet individu puisse agir impunément à nouveau et briser les Galatea comme il l’avait fait le mettait hors de lui. Le lâche s’était visiblement échappé, et le voilà désormais de retour. Malgré tout le prince garda la tête froide, l’air plutôt concerné qu’autre chose. L’envie de la bercer dans ses bras, de prendre ses mains dans les siennes ne manquait pas mais il s’y abstint. Il avait là tout autre moyen de montrer qu’il était présent pour elle à travers la bienveillance et la chaleur de ses mots.

« N’aie crainte, ce n’est rien. J’admets en revanche ne pas être très rassuré quant à cette requête que tu comptes me soumettre. Mais parle, je t’écoute. »

Des voix résonnaient en fond dans leurs dos, à l’intérieur de la demeure royale auxquels le Blaiddyd fit rapidement abstraction pour ne donner son attention qu’à la comtesse, et uniquement à elle. Après quelques secondes de silence, Judith se jeta à l’eau.

« S'il devait m'arriver quelque chose, je serais plus sereine de savoir qu'une personne veillera sur ma famille. Jasmine est encore jeune, bien trop pour se voir confronter à cet homme. Et ma grand mère, aussi bonne combattante fut-elle jadis, en est moindre à ce jour. »

Surpris en premier lieu par ce qu’elle venait de lui demander, ce fût le doute qui vint s’installer dans son esprit. Rares étaient les fois où il perdait de sa superbe et qu’il hésitait. Il y avait une raison précise à cela, née deux ans plus tôt lors d’une mission à l’Académie qui avait mal tournée.

« J’ai parfaitement conscience que tu as d’autres sollicitudes et des préoccupations que tous t’apportent. Ainsi, je comprendrais que tu refuses. »

Le blond demeura silencieux, avant de s’exprimer enfin sur la question.

« Pourquoi moi...? » Demanda-t-il, la tête légèrement baissée. Le regard fuyant.

Il avait honte. Honte d’avoir failli à cette promesse de toujours la protéger. Persuadée qu’elle lui en voulait depuis tout ce temps, pourquoi venir quérir son aide ?

« Je ne pouvais demander cela, qu’à une personne en qui j’accorde totalement… ma confiance. »

Ses mots auraient pu lui faire plaisir dans un autre contexte sauf qu’à l'inverse, ils avaient déterré de vieux démons qui l’avaient longuement hanté plusieurs nuits durant.

« Je... »

Sa gorge se nouait. Cela devenait trop difficile de se tenir dignement face à elle, alors Gabriel vint, le coeur lourd, s’appuyer contre la bordure du balcon, le regard perdu vers l’horizon.

« Je ne peux rien te promettre Judith. J’ai déjà échoué une fois et j’en porte aujourd’hui encore le fardeau de mon impuissance et de ma culpabilité. »

Une brise s’était levée. Son souffle balançait les quelques mèches blondes qui tombaient devant ses yeux clairs. Si seulement, elle pouvait emporter ses regrets. Loin, très loin d’ici. La vue donnait sur l’arrière du château avec ses jardins et ses collines en arrière plan. Des endroits dans lesquels le prince aimait s’aventurer avec la compagnie de ses amis les plus proches lorsqu’ils n’étaient encore que des enfants. Le temps avait fait son oeuvre. Ils étaient de jeunes adultes maintenant, conscients du monde à la fois cruel et magnifique dans lequel ils vivaient. Les épreuves avaient forgé les personnes qu’ils étaient, mais ils avaient encore beaucoup à apprendre. A vivre, à endurer. Judith souffrait, il le sentait, tout comme lui n’était pas aussi serein qu’il prétendait l’être.

C’est pourquoi il voulait être là pour elle malgré ses échecs. Lui tendre cette main, même s’il vacillait. La fin de leur histoire ne signifiait pas celle de leur amitié, aussi distancée soit-elle.

« Mais tant que je vivrais, cet homme ne touchera de nouveau à ta famille et je veillerai personnellement à ce qu’il soit mis hors d’état de nuire. »

La tête tournée vers la comtesse, une certaine détermination animait son regard. Gabriel n’en fit pas une promesse parce que le mot lui-même l’effrayait. Toutefois, il était clair que le prince de Faerghus ne comptait pas rester les bras croisés à attendre qu’un autre drame se produise. C’était hors de question.
Gabriel L. Blaiddyd
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Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Lun 27 Jan - 8:46
“Pourquoi moi...?” Pourquoi lui… Une question qui était des plus honnêtes. Mais la réponse se voulant fut instantanée dans l’esprit de Judith, bien qu’elle ne lui dise ses réelles pensées. Il lui semblait, d’une évidence criante qu’elle ne pouvait donner sa confiance qu’à lui seul. Depuis sa plus tendre enfance, Judith a toujours prisé le Prince comme étant l’un de ses plus fidèles soutiens. Dès qu’elle rencontrait une difficulté quelconque, la Galatea tournait toutes ses pensées vers sa moitié, pour espérer qu’il puisse lui venir en aide. Une aide qui était mutuelle bien évidement, elle c’était toujours voulut prompte à l’alléger s’il avait lui aussi des soucis de son cotés. Mais dans un sens, Judith s’en voulait honteuse d’avoir à lui confier une requête si lourde. Il n’avait à présent plus rien à lui promettre… Pourquoi le ferait-il, alors qu’elle l’a rejeté de la pire des façons qu’il soit ? Cependant, contre toutes attentes, il accepte… Il accepte ? Judith n’en avait pourtant pas douté… Quelque chose en elle, l’a conforté sur ce lien qui l’unit à Gabriel. Et sur le fait qu’elle puisse toujours compter sur lui. A l’inverse, elle en aurait fait de même.

Pourtant, l’une des paroles de Gabriel vint à lui percer le coeur. Elle le voyait l’air grave, contrarié… Rongé par un mal qu’il feint de lui dissimuler en se détournant. Son aveu sur son sentiment d’impuissance, et sa culpabilité qu’il porte en charge depuis toutes ses années. "Ce n'est pas ce que je voulais..." Un faible murmure s'échappant des lèvres de la comtesse, dans un élan de culpabilité, quant à la confession qui lui a été fait par le prince. Elle n'avait jamais imaginé que depuis tout ce temps, il puisse se porter coupable de cet incident causé il y a deux ans de cela. Ou alors parlait il seulement de leur relation qui fut vaine au bout du compte ? Il en était assez flou dans l'esprit de la jeune femme, qui ne sut réellement quoi penser de ce qui lui a été confessé. Tous ses non-dit entre ces deux amants, tous ses secrets et l'esquive entre eux qu'ils ont préféré instaurer plutôt que d'y faire face. -Qu'ils ont-... Ou devrions plutôt dire,-qu'elle a-. Judith a souvent eu pour regret, le rejet si brutal dont elle a condamné Gabriel. Floue dans ses explications... Mais quelles explications ? Elle ne lui en a jamais donné, et la était son erreur.

"Ton impuissance ?" La belle s'approcha de nouveau de lui, se posant dos contre la bordure du balcon, mais assez proche pour créer un frôlement léger sur le prince. Son regard soutenu celui de ce dernier, un regard à la fois pleins d'audace et de fermeté, mais aussi de douceur et ne pouvant taire cette lueure qui recèle à chaque fois que ces pupilles croisent celles de Gabriel. "Je n'ai jamais croisé le chemin d'une personne qui puisse surpasser ta vertue. Tu es le Prince de Foldan. Prince de Faerghus... Et plus que cela encore tu es le futur roi de ce royaume si proéminent. Beaucoup de monde t'admire et compte sur toi pour les soutenir et régner durant tant d'années ici. Nul autres personnes n'auraient les épaules assez solides pour ce rôle. N'en doute pas. " Sa main vint à se poser tout proche de celle du jeune Sir sur le balcon, et tira doucement sa tête vers la sienne pour lui murmurer ses quelques mots à l’oreille. " You are the lion of the kingdom of Fearghus, your voice will be the rumble which will make the greatness of the men who will fight at your side." La jeune femme omet, de manière involontaire, l'homme qui se trouve derrière ce statut de prince. La était sa plus grosse erreure. Son regard lâcha le sien, et vint prendre appui à son tour à ses côtés. Ses pupilles scrutant l’horizon, qui se voulait illuminé par l’astre lunaire au dessus de leur tête. Mais son esprit était bel et bien auprès de Gabriel.

Oui, elle voulait lui prouver sa force, Gabriel n'était pas une personne faible et impuissante comme il pouvait se laisser croire. Quant à la culpabilité de ce moment... Elle eut envie de lui dire ce qui la hante depuis tant d'années... Ce qui ronge ses nuits quant à ce qui c'est réellement passé à ce moment. Il ne devait pas culpabiliser, car il n'avait nullement échoué à la sauver… Et ainsi jamais failli à la promesse qu’il lui avait fait... Chose, qu'il ne sait hélas, pas. Mais Judith ne peut faire abstraction de ce moment, où elle le vit lâcher les armes pour elle. Le croyant ainsi perdu à jamais... Heureusement que les renforts sont parvenues à temps, sinon, qui sait si le prince serait encore présent à ses côtés ?

"Si j'échoue à les protéger... S'il m'emporte comme il a fait pour mes parents. Je sais qu'elles seront dans les mains les plus sûres. Mais tant que je serais là, je ne te demandes pas de prendre part à ces hostilités. Je n'ai nullement besoin de ta protection, tu n'auras pas à en porter ce poids. C'est pour Jasmine et Ingrid que je te demande cette faveur. " Son but n'était nullement d'attirer Gabriel dans un piège qui pourrait lui porter préjudice. Ne voulant pas qu'il puisse lui arriver quoi que ce soit par sa faute... Jamais elle ne pourrait se le pardonner. En son esprit, si sa mort avait été prononcée il y a deux ans, cela n'aurait été que le moindre mal à toute cette histoire.
Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Lun 3 Fév - 0:28
Cela ne lui ressemblait pas de douter ainsi de sa personne. Il était, à l’accoutumée, ce lion fier et valeureux. Un modèle de ténacité face à l'adversité, à la prestance qu'on ne pouvait ignorer. Mais voilà le problème : Son Altesse, aussi bien portant qu'il puissait être, se cachait son un masque rempli d'incertitudes. De remords, de frustration aussi. En l'espace de quelques instants, Judith avait réussi à craqueler cette façade qu'il arborait. Pourquoi l'avoir désigné pour accepter une telle responsabilité que de placer les Galatea sous sa protection ? La réponse était des plus évidentes, sauf qu'il refusait de l'admettre, tourmenté par un passif pas si lointain. Impuissant et coupable. Voilà comment il se sentait. Ces mots sensationnels fit frémir Judith, qu'il sentit réagir même sans le voir. Elle s'approcha du prince et, par réflexe, tourna la tête pour rencontrer son regard dans lequel il se perdit à la lueur de la nuit.

« Ton impuissance ? »

Commença-t-elle, avant de poursuivre sur un ton emprunt de sincérité.

« Je n'ai jamais croisé le chemin d'une personne qui puisse surpasser ta vertue. Tu es le Prince de Foldan. Prince de Faerghus... Et plus que cela encore tu es le futur roi de ce royaume si proéminent. Beaucoup de monde t'admire et compte sur toi pour les soutenir et régner durant tant d'années ici. Nul autres personnes n'auraient les épaules assez solides pour ce rôle. N'en doute pas. »

Leur proximité avait de quoi le faire vaciller, tout comme la puissance des paroles qu'elle venait de prononcer. Le blond brisa leur contact visuel, détournant le regard dans la direction opposée.

Pour être honnête, il avait toujours pensé que les gens l'admiraient pas pour ce qu'il était en tant que personne mais pour son statut princier. On l'admirait, parce que le sang des grands coulaient dans ses veines. Mais quand était-il de lui, Gabriel, outre qu'être une tête couronnée ? Dans sa grandeur, au fond, il se sentait vide. Il avait cette horrible sensation d'inachevé. De manque, qu'il n'arrivait à combler ni à vraiment expliquer. Le prince était lui-même que si Judith était là, comme s'il dépendait de sa présence. Malgré la distance qui les séparait, leur connexion irréfragable subsistait depuis toutes ces années.

« You are the lion of the kingdom of Fearghus, your voice will be the rumble which will make the greatness of the men who will fight at your side. »

Leurs mains gantées étaient à deux doigts de se toucher. La tête baissée, le jeune royal demeurait silencieux. Elle l'avait assurément touché mais fût incapable de répondre quoique ce soit sur le moment. L’aînée des Galatea continua sur sa lancée, dans cette confession qu'elle estimait nécessaire pour le convaincre du bien fondé de sa décision.

« Si j'échoue à les protéger... S'il m'emporte comme il a fait pour mes parents. Je sais qu'elles seront dans les mains les plus sûres. Mais tant que je serais là, je ne te demandes pas de prendre part à ces hostilités. Je n'ai nullement besoin de ta protection, tu n'auras pas à en porter ce poids. C'est pour Jasmine et Ingrid que je te demande cette faveur. »

Ce qu'elle venait de lui dire le fit instantanément réagir. Ses yeux s'écarquillèrent. Le prince mit quelques secondes à encaisser ces paroles qui l'avaient percuté de plein fouet, ravivant en lui de douloureux souvenirs.

« Es-tu en train de me dire que je dois envisager qu'il puisse t'arriver quelque chose ? N'est-ce pas ce que tu essayes de me faire désespérément comprendre ? »

Son regard était insistant, en quête de réponses dont il possédait déjà.

Sans réfléchir, Gabriel s'était saisi de son avant-bras en faisant attention de ne pas lui faire mal par inadvertance.

« Je ne peux pas le concevoir Judith. Tu as failli périr devant mes yeux par ma faute ! Je...L'idée que je puisse te perdre à nouveau... »

Elle lui était insupportable. Les mots ne parvinrent pas à franchir ses lèvres, mais son angoisse était palpable. Il lâcha prise, se recula et tourna la tête de l'autre côté. Le Blaiddyd se tût. Les paupières fermées, il profitait de la brise venue caresser son visage et du bref silence que le lion de saphir avait instauré. Sa voix grave s'éleva, presque comme un murmure. Brisée.

« Je donnerai suite à ta requête. Seulement si tu me promets de rester prudente et de ne rien tenter d'insensé. »

Tendu, ses mains s'étaient refermées sur le rebord du balcon. Des images qu'il aurait préféré oublier refirent surface dans son esprit, emportant avec elles ses plus grandes craintes. Le lion rugit, certes, mais le lion n'est rien s'il n'est pas entouré. C'est une certitude.
Gabriel L. Blaiddyd
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Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Lun 3 Fév - 15:47
« Es-tu en train de me dire que je dois envisager qu'il puisse t'arriver quelque chose ? N'est-ce pas ce que tu essayes de me faire désespérément comprendre ? » La jeune femme ne put répondre avec sincérité aux propos du Prince. Il eut pour seule réponse, une petite lueur dans son regard... une lueur, qu'il devait connaître depuis tout ce temps. Gabriel était dans le vrai, il ne fallait omettre aucune éventualité à la tournure que pouvait prendre les choses. Judith lui demandait cette faveur, comme si elle mettait en place son propre testament sur la table. L’hypothèse de ne pas sortir saine et sauve d'une altercation avec l'homme qui a détruit sa famille, ne lui échappe nullement. Elle a vu de quoi il était capable, son propre père n'a pu lui tenir tête. Néanmoins, la Galatea était aussi butée et obstinée à vouloir lui faire payer cher. Cet homme allait sûrement cherché à la retrouver, et lui donner le même destin que ses parents, mais s'il ne venait pas à elle... Judith prendrait alors les devants. Il lui revint en tête, sa deuxième confrontation avec celui qui avait tué ses parents sous ses yeux. Il était là, non loin d'elle... Elle était jeune à ce moment, mais sa colère était des plus prédominantes en sa petite personne. Seul Gabriel était parvenu à la calmer et à l'aider à se pondérer... Que serait-il advenu s'il n'avait pas été là ? La jeune descendante Daphnel aurait très certainement pu perdre un certain contrôle, et blesser de manière involontaire, ceux qui étaient présents à ce jour. Serait-elle de nouveau capable à ce jour, de se contenir ? Ne rentrerait-elle pas de nouveau dans un état de folie et d'imprudence en voyant cet être ignoble ? Nul ne le sait... Au fond, Judith savait très bien, qu'elle avait besoin de l'aide de Gabriel... Qu'elle avait besoin de lui, pour l'aider à se contenir, à ne pas commettre un crime aussi terrible que celui qu'elle haï. Sans lui, elle était incomplète et ne pouvait parvenir à ses fins... Sans lui... Mais tout cela... Elle ne pouvait le lui demander. Refusant que de nouveau, le Prince de Fodlan prenne des risques insensés pour la cause personnelle de la comtesse.    

La main de Gabriel vint alors vivement saisir l'avant-bras de la jeune femme, contrainte par ce fait, de se rapprocher encore plus de ce dernier. « Je ne peux pas le concevoir, Judith. Tu as failli périr devant mes yeux par ma faute ! Je...L'idée que je puisse te perdre à nouveau... » Son regard avait changé, Judith comprit qu'elle l'avait blessé en ravivant une douleur qui ne c'était jamais estompée. Il se sentait coupable... Et seul responsable de ce qui était arrivé à ce moment-là... La jeune femme n'osa pas ouvrir les lèvres, préférant se mordre la joue de l'intérieur. Allait-elle avouer ce qu'il s'était réellement passé ? N'allait-il pas la croire folle ? Peut-être... Devrait-elle parler... La comtesse était mitigée entre tant d'émotions en elle, mais l'une d'elles vint doucement lui embaumer le cœur. -te perdre de nouveau- Cela voudrait signifier qu'elle comptait encore pour lui ? Cette simple pensée, lui réchauffa le cœur sur un cour instant. Mais sa peine apparente l'avait aussi touché... Judith s'en voulut de lui causer autant de tort et d'amertume en lui. Ses bras brûlaient à l'envi de le serrer contre elle, de lui susurrer que tout vas bien...    

« Je donnerai suite à ta requête. Seulement si tu me promets de rester prudente et de ne rien tenter d'insensé. » Elle ne le connaissait que trop bien, pour percevoir au son de la voix de Gabriel, son mal-être profond. Judith se demanda si finalement, cela était une bonne idée de le mêler à toute cette histoire. Mais... l'idée de savoir sa petite sœur seule lui était insurmontable. Qu'aurait-elle du faire ? La laisser se débrouiller seule de son si jeune âge ? Sa sœur... Sa sœur était la cause première, mais aussi un prétexte... Au fond d'elle, Judith savait pertinemment qu'elle avait besoin de Gabriel. Elle venait à lui demander de l'aide pour Jasmine, mais il serait mensonge de dire qu'elle n'en cherchait pas pour elle aussi.

La comtesse vint de nouveau se placer à coté de lui, son regard suivant le sien sur l'horizon devant eux. D'un calme apparent, d'une voix posée et sereine. « Tu oublies une chose Gabriel. Tu oublies... Ou simplement, tu tentes de me faire croire que je ne te connais pas assez. Si je ne te fais pas cette promesse, dit moi en face que tu resteras de marbre face à la détresse de celle qui te considère comme sa famille. Tu comptes énormément pour elle, Theo aussi... Je sais que je n'ai pas à m'en faire pour elle. » Une subtile manière pour la jeune femme, d'échapper à donner une parole qu'elle ne sait si elle pourrait tenir. Judith savait que cette échappatoire était des plus fourbes, qu'elle le mettait ainsi au pied du mur. La jeune femme a toujours été directe dans ses propos, mais aussi très sincère. Gabriel ne pourrait rester insensible à la cause d'une ou d'un de ses amis... Alors cette promesse, n'était pas nécessaire. Sa main vint alors se poser sur celle de Gabriel, évitant toutefois de croiser son regard. Elle s’apposa doucement dessus pour tenter de la décrisper, sachant très bien quelles terribles images pouvaient hanter son esprit à ce moment.  « Tout va bien, Gabriel, je suis là. Ce qu'il s'est passé ce jour-là... N'étais que le moindre mal. » Le moindre mal... Définissant ainsi la comtesse, comme ce qui était arrivé l'une des meilleures alternatives. Cela aurait été bien plus horrible, s'il était arrivé du mal au Prince de Fodlan. « Tu as commis une erreur, c'est indéniable. Gabriel... Tu n'aurais jamais dû lâcher les armes. Pas toi. Pas pour moi. » Sa main se serra sur celle du Prince, refoulant ainsi, ce qui aurait du être dit il y a deux ans de cela. Il était peut-être temps que tous ces non-dits, soient, à ce jour, mis en lumière. « Mais je t'en prie, ne pense pas que tu es responsable de ce qu'il s'est passé, de toutes les manières, ça serait arrivé, car personne n'aurait pu m’empêcher de te venir en aide. Et malgré ce que tu peux croire, tu m'as sauvé Gabriel. Si je suis là à ce jour, c'est grâce à toi. » Sa voix se voulait légèrement tremblante à ces aveux qui lui faisaient peine à sortir. Elle avait peur, peur de ce qu'elle allait lui avouer. Peur qu'il ne prenne pas au sérieux ses paroles... Mais là peur qu'elle avait eu aussi ce jour-là... En le voyant jeter les armes au-devant de ceux qui lui voulaient du mal... Tout était assez confus.  

Sa main vint fébrilement se poser sur la joue du Prince, voulant ainsi mener son regard dans le sien. Elle le savait fragile... Elle savait qu'il avait déjà tant perdu... Sa sœur, Dimitri... Des pertes dont les fantômes hantent encore ces nuits. Elle ne voulait être l'un d'eux, elle aimerait lui dire qu'elle sera toujours présente à ces côtés. Malgré ces deux dernières années où elle se voulait distante, la Galatea avait toujours gardé un œil sur lui, et quelques petites intentions qu'elle pensait discrète. « Je suis là, parce que tu m'as sauvé Gabriel... » Leur discutions ne put toutefois continuer comme ils pourraient l'espérer. Omettant avec tout cela, qu'une réception se faisait non loin de là. Un raclement de gorge vint remettre Judith pied à terre, et la fit s'éloigner vivement du Prince pour ne pas porter à confusion cette distance si intrusive. « Votre Altesse, enfin je vous trouve. Les convives vous attendent pour l'ouverture du Bal. Si je puis me permettre... » L'homme se pencha légèrement en avant, indiquant de ses bras, la direction vers la salle où tous attendent le Prince pour la grande ouverture. Judith ne put remarquer ce petit regard au coin en sa direction, se demandant très certainement ce que le jeune Sir faisait en compagnie de la comtesse. Si au par-avant, cela était dans les mœurs, il était plus hasardé à ce jour de les voir réunis. Cependant, la jeune femme n'était nullement du genre à baisser le regard face aux autres, Gabriel était l'un des rares qui avait ce dont... L'homme ne la défia pour autant très longtemps en la mirant, étant simplement surpris de ce fait.

« Je ne vous retiens pas plus longtemps Majesté... » De toute évidence, ils n'avaient certainement pas le choix. Gabriel a toujours eu des obligations, et Judith ne pouvait se prétendre à ce qu'il puisse en faire abstraction. Elle lui adressa un sourire faussement réjoui, pour tenter de dissimuler les émotions et le gène qui a précéder l'arriver de l'homme venu les chercher. 
Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Ven 14 Fév - 13:45
Comment pouvait-elle concevoir de disparaître ? De l'abandonner ? L'idée même lui fit l'effet d'un coup de poignard porté en plein cœur. Il était juste incapable de l'envisager. C'était au dessus de ses forces. Pourtant, il fallait bien que Gabriel accepte cette mortalité qui les accablait. Un jour, ils quitteront ce monde pour laisser la place à une nouvelle génération. Tel est le cycle de la vie et la fatalité dont l'humanité est frappée. Qui que vous soyez, la mort vous rattrapera un jour ou l'autre. Mais le prince espérait que la Judith ne la provoque pas. Pour être honnête, il avait imaginé dans ses rêves d'adolescent à l'époque de leur idylle, vivre à ses côtés. Vieillir ensemble et pourquoi pas fonder une famille. Tout ceci n'était plus qu'une utopie à présent. Un scénario irréalisable compte tenu de cette distance qui les séparait. Depuis tout ce temps, il souffrait en silence. Chaque regard orienté dans sa direction aggravait ce mal dont il ne pouvait se délecter, et cette discussion le menait à exalter par bribes, quoi qu’inconsciemment peut-être, ce qui le torturait.
 
« Tu oublies une chose Gabriel. Tu oublies... Ou simplement, tu tentes de me faire croire que je ne te connais pas assez. Si je ne te fais pas cette promesse, dit moi en face que tu resteras de marbre face à la détresse de celle qui te considère comme sa famille. Tu comptes énormément pour elle, Theo aussi... Je sais que je n'ai pas à m'en faire pour elle. »

La main de la comtesse se posa gentiment sur la sienne. Il sentait sa chaleur irradier, l'apaisant instantanément. Le blond avait baissé la tête vers ce point de contact sans dire un mot.

« Tout va bien, Gabriel, je suis là. Ce qu'il s'est passé ce jour-là... N'étais que le moindre mal. »

A cet instant, il leva la tête vers Judith. Son expression changea subitement. La douceur qui habitait ses traits laissèrent place à une lueur réprobatrice dans ses orbes turquoise.

« Un moindre mal ? Tu as failli mourir ! Comment pourrais-je l'oublier ? Des nuits durant et aujourd'hui encore, je suis rongé par le remord. Rien ne pourras effacer l'imprudence que j'ai commise. »

Le prince de Faerghus sentait les larmes monter et s'efforça de les retenir. Il avait encore le souvenir de l'avoir tenue inerte dans ses bras couverte de sang, tâché lui aussi du sien pour l'avoir serrée désespérément contre lui. Tout était encore frais dans sa mémoire, comme si cela s'était passé hier.

« Tu as commis une erreur, c'est indéniable. Gabriel... Tu n'aurais jamais dû lâcher les armes. Pas toi. Pas pour moi. »

Et te laisser mourir ? Allait-t-il s'écrier, en commencent par relever la tête avec un air désapprobateur. Mais il se tût, coupé dans son élan par Judith qui poursuivait son discours.

« Mais je t'en prie, ne pense pas que tu es responsable de ce qu'il s'est passé, de toutes les manières, ça serait arrivé, car personne n'aurait pu m’empêcher de te venir en aide. Et malgré ce que tu peux croire, tu m'as sauvé Gabriel. Si je suis là à ce jour, c'est grâce à toi. »

Le prince se figea, surpris. Les yeux écarquillés, il resta sans voix avant de finalement être capable de prononcer ces quelques mots emplis de doutes.

« Je t'ai sauvé..? »

Elle vint ponctuer son aveu en capturant tendrement sa joue. Il mit bien quelques secondes avant de réaliser ce geste affectif mais un peu trop intime pour être ignoré.

« Je suis là, parce que tu m'as sauvé Gabriel... »

Sa voix était douce comme du velours, tel un murmure qui l'apaisa instantanément. Cela l'avait manqué, plus que de raison. D'être touché, rassuré parce celle qu'il chérissait.

« Judith... »

Lentement, le blond vint la saisir et s'y blottit contre afin d'apprécier cette sensation de réconfort qu'elle lui prodiguait tandis qu'un sourire attendri effleura ses lèvres. Même éphémère, l'héritier du trône ne voulait pas laisser passer cette chance d'être de nouveau proche avec elle. Pour rien au monde. Malheureusement, son devoir princier le rattrapa bien assez vite. Les deux jeunes gens étaient tellement dans leur bulle qu'ils n'avaient pas remarqué la présence d'un garde venu s'annoncer à Son Altesse par un raclement de gorge. Embarrassé par le fait de s'être fait surprendre ainsi le fit s'éloigner de la comtesse en un clin d’œil, le rouge sur ses joues. L'homme semblait quelque peu mal à l'aise mais porté par son devoir, s’exécuta dans la mission qu'il lui avait été donnée.

« Votre Altesse, enfin je vous trouve. Les convives vous attendent pour l'ouverture du Bal. Si je puis me permettre... »


Gabriel passa une main sur son visage, essayant de se remettre de ses émotions.

« Argh oui...Le bal, c'est vrai. Pouvez-vous les prévenir que j'arrive ? Je vous en serai reconnaissant. »

Honnêtement, l'envie n'y était pas vraiment d'y retourner. Mais il n'avait pas spécialement le choix non plus.

« Oui Votre Altesse ! Tout de suite ! »

Le voilà reparti aussitôt l'ordre donné. Au moins, il y en avait qui prenaient les choses à cœur et c'était plaisant à voir. Le jeune homme le regardait disparaître, un petit sourire affiché sur ses lèvres.

« Je ne vous retiens pas plus longtemps Majesté... »

Il se retourna, à la fois surpris et amusé qu'elle l'ai désigné de façon.

« Majesté ? Voyons, je ne mérite pas un tel honneur. » Rigola-t-il.

Pour la simple et bonne raison que, d'une part, il n'était spécialement friand des formalités dans le cadre privé. Et d'autre part, il ne pouvait prendre l'être que lorsqu'il montera sur le trône et portera le titre de roi. Ce qui n'était pas demain la veille, à moins d'un imprévu majeur qu'il ne voulait pas envisager.

« Judith ? Retrouve-moi derrière le château à la fin de la réception. J'aimerais...Que nous pussions continuer cette conversation. »

Elle l'avait laissé sur sa faim et il ne se savait pas tranquille tant qu'il n'obtiendrait pas des réponses à ses questions. A présent qu'ils avaient fait ce pas en avant, c'était le moment ou jamais.

« Si vous voulez bien m'excuser. »

Le prince s'inclina et s'éclipsa à l'intérieur pour retrouver ses convives qui attendaient certainement son retour avec impatience. Le bal s'ouvrit, sur la première dance que Gabriel offrit à une jeune demoiselle qu'il connaissait vaguement. La bonne humeur semblait animer ses pas et illuminer son visage. Son sourire ne l'avait pas quitté le reste de la soirée, qu'on méprenait comme résultant des flatteries qu'il recevait en masse. Non, il se sentait juste plus...Léger. Voilà tout. Mais il avait aussi l'esprit ailleurs, repensant à cette conversation qu'il avait eue avec Judith. En quoi l'avait-il sauvé ? Telle était sa question qui demeurait encore sans réponse.

Ce ne fût que tard dans la nuit, lorsque les carrosses commencèrent à arriver que le prince pu s’octroyer un peu de répit. Lui n'avait qu'une hâte, la retrouver. Informant ses parents qu'il se retirait dans ses quartiers, leur fils leur souhaita une bonne nuit puis parti en direction de sa chambre non pas pour dormir, mais pour y prendre une lampe à huile et une épée qu'il accrocha à sa ceinture par précaution. A couvert, l’aîné du roi Albert était une cible idéale à assassiner et en avait fait l'expérience à plusieurs reprises lors de tentatives qui échouaient parfois de peu. Vérifiant que personne ne se trouvait dans le couloir, le jeune royal sorti discrètement de sorte à rejoindre la cour extérieure pour accéder à un petit coin tranquille derrière le château dont lui seul et Judith en avait le secret. Raison pour laquelle il n'avait en rien précisé les lieux de leur entrevue, puisqu'elle saurait quel endroit le Blaiddyd faisait référence. Sa lampe allumée, Gabriel marchait, rongé quelque peu par l'appréhension de ce qu'ils allaient de nouveau se dire. Ou même si elle répondra à sa requête. Il y avait pensé avant de se raviser. Non. Elle viendra. Ce n'était pas son genre de se défiler, tout du moins tenta-t-il de s'en persuader.

Le prince arriva finalement sur place, porté pas des questions sur cet avenir plus qu'incertain à ses yeux.
Gabriel L. Blaiddyd
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Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Mar 10 Mar - 10:24
Cette chaleur, cette sensation de bien-être lorsque la jeune femme se trouva confinée contre le corps de Gabriel. Elle se sentit... bien. Apaisée et aurait souhaité que ce moment dur bien plus longtemps. Un geste tendre, et attendrissant, qui lui réchauffa le cœur. Son corps tout entier lui cria son amour pour lui. Judith aimerait que ces moments-là, redeviennent naturels et non anodins. Toutefois, pourquoi gâcher cet instant ? Elle profita alors, simplement de se rapprochement. Serrant à son tour, Gabriel contre elle. Ses lèvres s’entrouvrirent un instant, souhaitant lui avouer cette chose qui lui brûle les lèvres. Mais en avait-elle le droit ? De toute manière, ils furent rapidement interrompus par l’un des gardes. Peut-être.... Étais-ce mieux ainsi. Et pourtant... Gabriel ne semblait lui, pas vouloir faire taire ce moment. L’invitant alors à le retrouver de nouveau après cette soirée. Judith en fut quelque peu surprise, et préféra ne pas acquiescer pour le moment. Suivant alors le jeune seigneur, et retourner à la réception qui ne pouvait continuer sans la venue de ce dernier. L’on ne cachera pas, les quelques regards sombres que pouvaient lancer la comtesse envers celles qui tournoyées autour du prince pour lui réclamer une danse. Toutes s’imaginer pouvoir devenir les futures dames du Prince... Et pourquoi pas... Après tout, il en avait le pouvoir et le droit. Une pensée qui déchira Judith... Mais elle savait avec lucidité, que c’était elle qui avait causé tout cela.     

La soirée fut des plus longues pour la jeune comtesse qui n'avait qu'une hâte, que la réception touche à sa fin. Bien qu'en réalité, elle était quelque peu... Déconcertée par le fait d'avoir à se retrouver de nouveau face au Prince. Après tout, Judith lui avait dit ce qui était à dire, et n'avait nullement autre chose à rajouter. Pourquoi souhaitait-il la revoir aussi prestement ? Avec tout ce temps passé à s'esquiver l'un l'autre, se voir deux fois de suite à une même soirée était un véritable exploit. Et pourtant, c'était aussi un espoir, et une bénédiction aux yeux de la comtesse. Se retrouver avec Gabriel, dans un confinement intime était pour elle, quelque chose d'inespéré, mais de souhaitable. Ce qui lui faisait le plus peur, étant de ne pas parvenir à taire son corps, à se trahir par des mots ou des gestes incertains... Oui, la comtesse était toujours amoureuse, et là était tout le problème. Elle ne le savait que trop bien, refusant toutes avances qui lui ont été faites sur ces dernières années. La blonde ne se voyait nullement autre part que dans les bras confortant de Gabriel. Toutefois, c'est à présent... Un simple rêve. Une irréalité, qu'elle doit se contenter de caresser par les songes.

Au fur et à mesure, les invités se retirent pour retourner chez eux. Judith en fit de même, s'esquivant avec sa petite sœur, pour rejoindre les quartiers qui leur sont donnés à chacune de leurs visites au château. Elle accorda un dernier regard à Gabriel avant de s'en aller, mais ce dernier était trop occupé à remercier ses invités. D'une certaine mesure... Elle n'était pas encore certaine d'aller le rejoindre... La peur ? L'angoisse ? L’appréhension ? Non, la raison. Tout en elle lui disait de ne pas le faire, qu'elle allait se trahir et faire de nouveau du mal à celui qu'elle souhaite pourtant protéger.

Une fois dans ses appartements, la jeune comtesse ôta cette robe de cérémonie pour se vêtir de quelque chose de plus simple. L'une de ses tenues, aux couleurs du Royaume, mais aussi de ses pupilles. Une légère cape vint se poser sur le haut de ses épaules, la recouvrant de toutes incommodités de la nuit. Car oui, elle avait pris sa décision et allait retrouver le prince. S'en est assez de se fuir ainsi... Autant mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. Tant pis si Gabriel lui dit souhaiter son départ, et ne plus vouloir la revoir. D'un coté, après tout ce temps que Judith eut à l'esquiver, et la manière qu'elle ait eu à le quitter... Il aurait probablement raison de la trouver inconvenu de lui demander un tel service. Alors oui, s'il désire son départ, elle comprendra et se hâterait de le faire. Bien que... Son cœur en serait meurtri à jamais. Ce serait, un juste retour des choses.  

La comtesse se dirigea vers leur lieu de rendez-vous, sachant très bien où cela devait se situer. Au part avant, ils avaient trouvé un endroit derrière le château qui leur permettait de se retrouver tranquillement. Elle était certaine que c'était là que Gabriel l'attendait. Et elle ne s'y trompa pas. Percevant cette silhouette qu'elle aurait à reconnaître entre mille. Son cœur s'emballa, son esprit lui cri de partir de là, mais ses jambes ne purent bouger. Doucement, un souffle s'échappa de ses lèvres, pour se donner à nouveau le courage d'affronter le regard du prince. Une fois chose faite, la belle s'approcha doucement de celui qui faisait battre son coeur. « Je me souviens... Nous venions souvent ici lorsque nous étions petits. Personne ne pensait à venir nous chercher ici, en particulier après que l'on est commis l'une de nos nombreuses roublardises. Et aussi lorsque l'on ne voulait pas participer au cours particulier de Monsieur Postiamon... Le pauvre, on lui en a fait voir de toutes les couleurs. » La comtesse feigna un léger rire amusé, tentant ainsi, de se décompresser de la situation. Cet endroit a été témoin, de nombreuses approches entre nos deux compères. Une enfance entière, une complicité à toute épreuve. Et en grandissant, les jeux d'enfants laissèrent place à quelque chose de bien plus sérieux. Ce lieu était le témoin d'une union, de promesses faites, parfois même de petites querelles aussi, mais se rattrapant rapidement par des réconciliations.      

S'approchant doucement du Prince, Judith s'imposa une certaine distance avec ce dernier. Bien qu'elle aimerait que leurs corps soient plus proches, ses désirs ne font pas souvent face à la réalité. « Gabriel... Je t'ai fait par ce soir, de ce service que j'avais à te demander. C'est chose faite. Tu es libre ou non d'accepter, mais je n'ai rien d'autre à rajouter. Alors, si tu as quelque chose à me dire... Si tu souhaites que je parte, je comprendrai. Mais s'il te plaît, fait le maintenant et directement. Tu sais à quel point, je n'aime pas que l'on puisse se jouer de moi. » Le timbre de sa voix pouvait indiquer cette inquiétude qu’elle ressentait. Et bien qu’elle tentait de le cacher, sa peine pouvait se faire ressentir. Elle lui accordait de lui dire ses mots, mais n’était pas prête à les recevoir. Bien évidemment, elle savait que Gabriel ne se permettrait pas de se jouer d’elle. La comtesse voulait simplement lui faire comprendre, d'être des plus honnêtes envers sa personne. Rien ne servait de prendre des gants, de tourner autour du pot bien longtemps. Judith était prête à se voir entendre des mots qui blessent... Mais n'était toutefois pas prête à les accepter. Alors si son cœur devait se déchirer cette nuit, qu'il le fasse rapidement.

Si toute à l'heure, la jeune femme se voyait plus proche et tactile, elle semblait vouloir à présent imposer cette distance entre eux. Se protégeant d'une certaine manière, de l'embaumement de son cœur. Les gestes tendres qu'ils eurent, lui avaient fait autant de bien que de mal... Cette chaleur confortant lorsqu'il la prise dans ses bras... Mais à la fois cette peine immense qu'elle ressentie en se disant qu'elle ne faisait que braver un interdit. Il n’y avait toutefois, pas qu’elle, que la jeune femme voulait protéger. Non. Celui qui comptait le plus pour elle, était aussi celui qu’elle avait brisé. Il ne lui avait fait que trop bien comprendre. Si sa présence lui faisait tant de mal, elle ne voulait lui en causer plus pour autant. Son amour pour lui était tel, qu’elle serait prête à disparaître s’il le lui demandé... Mais cette option, la détruirait à tout jamais.  
Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Jeu 19 Mar - 12:23
Elle était là. Celle à qui il désirait parler. Qu'il désirait voir plus que tout. Judith, vêtue d'une robe saphir qu'elle avait troqué. Sa voix l'avait extirpé de sa rêverie, le nez levé vers ciel étoilé. Elle était là, arborant ce doux sourire qui faisait chavirer son cœur à chaque fois. Ses sentiments envers la Galatea n'avaient pas faibli. Ils étaient là, plus forts que jamais même s'il n'était plus en mesure de les exposer aussi librement qu'il le voudrait qu'auparavant. Alors il veillait sur elle à sa manière. S'assurait que dès lors que la blonde se présentait au château, qu'elle ne manquait de rien. C'était, en son sens, la moindre des choses.

Il l'écoutait, attentif. A se remémorer ces enfants qu'ils étaient, aventureux et plein de malice.

« Je me souviens... Nous venions souvent ici lorsque nous étions petits. Personne ne pensait à venir nous chercher ici, en particulier après que l'on est commis l'une de nos nombreuses roublardises. Et aussi lorsque l'on ne voulait pas participer au cours particulier de Monsieur Postiamon... Le pauvre, on lui en a fait voir de toutes les couleurs. »

Un sourire narquois se dessina sur le visage du jeune royal. Ses yeux se mirent soudainement à briller d'une lueur amusée, à se souvenir de l'homme-postiche comme ils le surnommaient moqueusement à l'époque. Ou plutôt, l'un de ces fameux précepteurs venu enseigner au petit prince et à cette amie qu'il ne lâchait pas d'une semelle pour son plus grand malheur. Gabriel trouvait que ses cours étaient d'un réel ennui mais avec le recul, il ne pouvait pas nier que son professeur était compétent. Le roi avait choisi en personne pour éduquer son fils aîné après tout.

« Haha oui c'est vrai...! Je m'en souviens comme si c'était hier. Père a même dû le persuader de garder son poste après l'histoire de la perruque. C'était drôle mais quand j'y pense, on ne l'avait pas vraiment ménagé non plus ! Nous étions de vrais petits monstres. »

Le Blaiddyd riait d'une voix chaude et cristalline, heureux de partager un moment qu'il chérissait avec Judith.

Très vite, la conversation revint à l'essentiel. La raison de leur présence dans ce lieu à la fois paisible et intime car personne ne se sera là pour les déranger. Ni garde, ni cadet. Personne. La jeune femme vint s'approcher, réduire cette distance qui les séparait. Il y avait une hésitation dans l'air, de la crainte. Une certaine fébrilité qui plombait la magie de leur nostalgie. Gentiment, comme pour la rassurer, il lui tendit la main et l'invita à s’asseoir dans l'herbe à ses côtés. Un silence s'installa, presque assourdissant. Gabriel l'observa discrètement du coin de l’œil. Elle avait ses magnifiques cheveux d'or noués qu'il devinait soyeux. Il avait encore en tête cette agréable sensation de ses longs doigts glissants à travers affectueusement, sous cet arbre plus loin à profiter tous les deux de la lueur du soleil. Il ne pouvait pas s'en empêcher mais de sourire avec une certaine mélancolie à cette pensée, jusqu'à ce que Judith ne prenne l'initiative d'ouvrir la conversation.

« Gabriel... Je t'ai fait par ce soir, de ce service que j'avais à te demander. C'est chose faite. Tu es libre ou non d'accepter, mais je n'ai rien d'autre à rajouter. Alors, si tu as quelque chose à me dire... Si tu souhaites que je parte, je comprendrai. Mais s'il te plaît, fait le maintenant et directement. Tu sais à quel point, je n'aime pas que l'on puisse se jouer de moi. »

Cela au moins le mérite d'être clair. Le prince avait complètement tourné la tête dans sa direction, visiblement embarrassé. Un peu honteux, il la baissa. Sa voix tremblait légèrement.

« Tu sais bien que je ne vais pas refuser...Ta famille est aussi la mienne et jamais je n'accepterai en aucune façon que ce soit qu'il leur arrive quelque chose à nouveau. Je suis désolé si ma réaction t'as parue disproportionnée. Je... Je crois bien que j'ai paniqué. »

Paniqué à l'idée de la perdre. Que son visage, sa chaleur ne soit plus qu'un lointain souvenir. Si elle savait à quel point sa perte serait un terrible drame pour lui ! Il fallait qu'il lui dise. Là, ce soir, ce qu'il avait sur le cœur. Vider ce sac lourd de ces affects qui l'empêchait d'être serein.

Il finit par relever son attention vers la lionne. Ses traits, son regard, étaient animé par une certaine douceur et détermination. Gabriel secouait la tête. Comment pouvait-elle penser cela ?

« Jamais je ne me la jouerai de toi. Entends-moi bien. jamais. Quoique j'ai pu faire ou que j'ai pu te dire, j'ai toujours été sincère. Et cela ne changera pas. »

Sans même s'en rendre compte sur le coup, il avait réduit cette distance qui les séparait en se penchant dans sa direction. Le prince de Faerghus le remarqua bien assez vite et revint à sa place initiale. Il se recroquevilla puis poussa un soupire. Levant le nez vers les cieux, le blond demanda alors, calmement.

« Judith. J'aimerais savoir...Pourquoi m'as-tu affirmé que je t'avais sauvé ce fameux jour ? Pendant deux longues années, j'ai regretté. J'ai culpabilisé. Je me suis maudit en faisant face à cet échec de tenir à cette promesse sacrée que nous nous sommes faite de toujours veiller l'un sur l'autre. C'était il y a longtemps mais elle revête encore d'une grande importante pour moi. Je pensais que tu m'en voulais et voilà que je suis confus à présent. J'ai besoin que tu m'éclaires. J'ai besoin...De savoir. A quoi pensais-tu ? A quoi penses-tu, actuellement ? »

Il la regardait droit dans les yeux, plus que jamais dans l'attente d'une réponse, quitte à ne pas avoir celle qui confortera ses espérances.
Gabriel L. Blaiddyd
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Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Ven 20 Mar - 15:05

Gabriel & Judith

“If our two loves are one or if we love each other without hindrance, without ever failing, no one will die.”



« Jamais je ne me la jouerai de toi. Entends-moi bien. jamais. Quoique j'ai pu faire ou que j'ai pu te dire, j'ai toujours été sincère. Et cela ne changera pas. » Un lourd pincement au coeur s'en prit à Judith. Elle s'en voulait de lui avoir fait croire qu'elle pouvait penser ça de lui. C'était inexacte, au fond, elle a toujours gardé confiance en lui. La distance qui leur a été imposée, ne veut pas dire pour autant que tout a été effacée avant cela. Bien au contraire... Tous ces sentiments, ses souvenirs, ses sensations... Tout est encore bel et bien présent. « Bien sur que je te crois, je ne voulais pas te froisser Gabriel. » L'envie de se rapprocher de lui, de le serrer à elle pour la rassurer, était bien trop forte. La comtesse parvint toutefois à rester inerte. Le prince fait quant à lui, le premier pas pour lui proposer de venir s'asseoir à ses cotés. Ce qu'elle fit en s'asseyant à ses cotés. L'air était doux et agréable, la jeune femme avait cette impression soudaine de repartir des années en arrière.  

« Judith. J'aimerais savoir...Pourquoi m'as-tu affirmé que je t'avais sauvé ce fameux jour ? Pendant deux longues années, j'ai regretté. J'ai culpabilisé. Je me suis maudit en faisant face à cet échec de tenir à cette promesse sacrée que nous nous sommes faite de toujours veiller l'un sur l'autre. C'était il y a longtemps mais elle revête encore d'une grande importante pour moi. Je pensais que tu m'en voulais et voilà que je suis confus à présent. J'ai besoin que tu m'éclaires. J'ai besoin...De savoir. A quoi pensais-tu ? A quoi penses-tu, actuellement ? » Ses mots firent mouche dans le cœur de la jeune femme. La culpabilité de le savoir mal durant tout ce temps... De s'être fait du mouron sur quelque chose qui était inévitable... Un silence s'installa alors entre les deux amants inavoués. Judith semblait chercher ses mots, ne sachant par quoi commencer. Le fallait-il vraiment ? « Cette promesse Gabriel, je t'assure que tu la maintenue. » Sa main vint frôler celle de son aimé, et se poser délicatement dessus. Elle se voulait chaleureuse et bienveillante. Dans le but de le conforter et d'appuyer ses mots.

« Lorsque j'ai perdu connaissance, je me suis retrouvée seule dans une sorte de.. je ne sais pas où j'étais en réalité. Il faisait sombre, j'étais seule, mais je m'y sentais bien et en sécurité, totalement apaisée et ne ressentant plus aucune douleur. Je crois que durant quelques instants, j'ai quitté notre monde. Je m'y suis résolue, et j'ai accepté, j'étais prête à marcher vers un non-retour. » Elle se rendit compte que ses mots pouvaient être durs à entendre pour Gabriel, lui indiquant clairement qu'elle avait choisit la mort. Son regard ne préféra pas affronter le siens, ne supportant pas de le voir mal. « Pardonne moi Gabriel, à ce moment, j'étais persuadée que c'était mal seule option. Il y avait d'ailleurs cette lumière, douce et apaisante qui m’appelait. Je ne sais pas pourquoi, mais il fallait que je pénètre à l'intérieur... Et puis... » La comtesse se stoppa un instant. Ce qui allait être dit par la suite, allait être dur. Pour elle, tout du moins. C'était une chose dont-elle n'avait jamais parlé, ni même songé à le faire. Elle avait certainement peur, que Gabriel ne la prenne pour une idiote, et qu'il puisse se moquer d'elle. Pourtant, Judith savait parfaitement que ce ne serait pas la cas, et qu'elle pouvait trouver auprès de lui, une oreille attentive. Ses jambes vinrent à se replier contre elle, ses bras les enlaçant, son visage se cachant quelque peu dans ses genoux. « J'ai ensuite entendu une voix à travers cette lumière. C'était toi, tu m’appelais, tu me demandais d'ouvrir les yeux, de rester avec toi. Cette lumière, ce n'était pas le chemin de la mort, mais celui de la vie. Ta voix m'a guidé, tu m'as permis de retrouver le chemin. Mais quelque chose a voulu m'en empêcher. » Repenser à tout cela, fut une rude épreuve pour la jeune femme.  

L'on pouvait ressentir dans l'intonation de sa voix, cette frustration, et cette peur qui l'anime encore à ce jour. « Quelque chose a voulut m’empêcher de te rejoindre, et me trainer vers la noirceur. Je me suis débattue, du mieux que j'ai pu... Il y avait ces mains qui m’agrippaient, qui me tiré vers l’obscurité et m'enfonçait dans les ténèbres. Je t'ai appelé, j'avais peur, je n'arrivais pas à m'en défaire. J'ai fini par être épuisée et j'ai abandonné... Je les ai laissé m'emporter dans la mort.  » Son corps tressaillit une nouvelle fois, quelque larmes se mirent à s'échapper de ses pupilles. « Mais toi, tu n'as pas arréter de me parler n'est-ce pas ? Je t'entendais me demander de me battre, de rester avec toi... Et plus tu me parlais, plus la lumière s'intensifier et chassée la noirceur autours du moi. Dans un ultime effort, je suis parvenue à m'en défaire. Et ensuite, je me suis réveillée... » La sensation de sentir de nouveau ses mains sur sa peau, la tirant de toute part pour l'emporter, se réveilla en elle. Depuis ce jour, ces nuits étaient souvent remplis de mauvais rêves en lien avec ce passage... Rien que le simple fait de nouveau évoquer ce souvenir, lui était difficile. Brusquement, la comtesse alla s'enfouir dans les bras du Prince. Elle avait besoin de sentir sa présence, de le savoir contre elle... d'être rassurée et de se sentir en sécurité.

Il en était des plus réconfortant de sentir la chaleur de Gabriel contre son corps. Petite déjà, elle avait pris cette habitude de se blottir contre lui, lorsque quelque chose n'allait pas. Cela lui avait terriblement manqué... Et il lui aurait fallu ça, bien plus tôt pour se défaire de ses démons actuels. « Je sais que ça parait invraisemblable... J'en suis totalement consciente. A mon réveil... j'étais perdue... Plus encore quand je me suis rappelée que tu aurais pu mourir toi aussi en voulant me protéger. » Dissimulant son visage contre le torse de Gabriel, elle aimerait rester ainsi le plus longtemps possible. Elle qui voulait rester distante... Se voyait complétement craquer à ses cotés. Quelle idiote ! Peut-être aurait-elle mieux fait de ne pas venir à ce rendez-vous nocturne...    


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Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Ven 27 Mar - 1:00
L’appréhension le gagnait. Ses mains devenaient moites sous ses gants de soie. Gabriel n'aurait jamais imaginé qu'une telle confession serait aussi difficile à faire. Plus ardue même, que le jour où il avait avoué ses sentiments. Le prince avait l'impression de faire face à une question de vie ou de mort, à attendre gentiment sa sentence. De sa réponse dépendrait la suite de leur relation qu'il ne savait plus comment décrire. Il ne savait plus quoi penser, et Judith était la seule à pouvoir éclairer sa lanterne.

« Cette promesse Gabriel, je t'assure que tu la maintenue. »

Cette promesse. Cette fameuse promesse. Ils étaient encore enfants, dans la force de l'innocence. Un lien puissant les unissait déjà et pour cristalliser à jamais cette complicité, ils s'étaient juré de veiller à tout prix l'un sur l'autre devant la tombe de son défunt grand-père, priant que feu le Roi Dimitri et la Déesse Sothis furent témoin de ce pacte entre ces deux êtres auxquels ils accorderaient aussi leur bénédiction. Mais le prince pensait depuis tout ce temps avoir manqué à sa parole, alors pourquoi affirmait-elle le contraire ? Avait-elle pitié de lui pour tenter de minimiser sa faute ?

« Je ne comprends pas... »

Ce geste affectueux, de cette main qui vint se poser sur la sienne ne fit qu'en rajouter dans sa confusion. Judith commença à faire un récit qu'il écouta attentivement au clair de lune et à la lueur de cette lampe qui illuminait leurs visages d'une lumière tamisée. Elle lui racontait ce qu'elle avait traversé durant son absence alors qu'il croyait la voir mourir dans ses bras. Elle disait avoir été happée dans les ténèbres par une force obscure. Il la sentait tressaillir en faisant cet aveu, comme si tout ce qu'elle avait vécu dans ce rêve était réel. La jeune femme forte qu'elle était avait soudainement perdu de sa superbe. Cette image lui faisait mal au cœur. Le Blaiddyd voulait plus que tout l'enlacer, la rassurer....Mais la suite de son récit le prit de court. Il s'était figé. Sa voix. Elle l'avait entendue, lorsqu'il l'appelait désespérément de revenir à elle. De ne pas l'abandonner derrière. Que tout était de sa faute, qu'il était désolé et...Qu'il la chérissait. Plus que tout. Son affection n'avait jamais faibli à son égard. La flamme s'embrasait et s'embrasera toujours;

Avant même que Gabriel ne puisse rassembler ses esprits, elle vint se blottir contre lui. Chercher son réconfort. Tout naturellement, il l'enveloppa de bras protecteurs et chaleureux, venant les recouvrir tous les deux avec cette longue cape qu'était la sienne. Déposant un tendre baiser sur sa tempe, il enfouit son visage dans sa chevelure d'or où émanait une odeur agréable de parfum lilas.

« Je sais que ça parait invraisemblable... J'en suis totalement consciente. A mon réveil... j'étais perdue... Plus encore quand je me suis rappelée que tu aurais pu mourir toi aussi en voulant me protéger. »

C'est à cet instant que le prince compris en quoi il l'avait sauvée. Était-ce là la toute puissance de leur lien ?

« Non ce n'est pas étrange...A vrai dire, plus rien ne me surprend quand on sait que l'Archevêque est la réincarnation même de la Déesse. Par ailleurs... »

Gabriel avait levé la tête vers l'astre sillonnant les cieux. La lune était grande, imposante, et luisait d'une intense lueur rendant leur entrevue encore plus intimiste qu'elle ne l'était. Les dires de la comtesse lui firent remémorer ces instants presque surréalistes auquel il était confronté dans ses songes. Il voyait à travers les yeux d'un homme dont le nom apparaissait dans les légendes faerghusienne. Un roi déchu nommé Cain Blaiddyd. Grand, charismatique, il arborait une chevelure blonde tirant vers l'argenté. Ses yeux était d'un clair qu'il percevait dans un miroir dans lequel se projetait son reflet lorsqu'il passait ce grand salon qu'il reconnaîtrait entre mille. Ses lèvres s'étiraient à chaque fois qu'une femme, une en particulier, passait sous son regard. Gabriel ne pouvait pas s'empêcher de comparer leur relation à celle qu'il avait avec Judith. Des non-dits, à s'efforcer de garder une distance alors que l'envie de se rapprocher est présent.

Puis de ces moments attendrissants, il avait des visions plus tragiques. Une parmi elles faisait froid dans le dos. Un double-suicide. Celle d'une lance, venue embrocher le corps des deux amants. Tout d'un coup, tout devenait noir. Il avait froid et se réveillait en sueur avec cette désagréable sensation d'avoir du sang sur les mains. Le jeune royal n'en avait parlé à personne jusqu'à présent, même pas à ses deux meilleurs amis Basile et Wilfried. S'il en venait repenser à tout cela, alors, quelque part, cela était un appel à la confession qui vint s'accumuler avec les autres qu'il avait déjà faites.

« Il m'arrive aussi de faire des rêves étranges. Ils sont si réels, que je me réveille parfois en sursaut la nuit en me demandant qui je suis ou même si ce que je vois m'appartiens vraiment. C'est comme si... Comme si je vivais la vie de quelqu'un d'autre. Alors je sais ce que cela fait de se sentir déboussolé, plus que tu ne peux l'imaginer. »

Admirant le spectacle nocturne qui leur était offert, la lune reflétait son regard emprunt d'une certaine mélancolie. Il resserra son étreinte, la berçant doucement contre lui tandis qu'il parlait d'une voix basse et apaisante.

« Cette distance qui nous a séparée n'était sans doute qu'un malheureux malentendu, le fruit de nos doutes, de nos craintes de se perdre. S'éloigner pour se protéger mais à quoi cela rime finalement si cela nous fait plus de mal qu'autre chose ? »

Il ferma les yeux l'espace d'un instant, envahi par le regret. Seulement avec des si, comme dirait sa père, on pourrait refaire le monde. Alors il repensa à ses mots. Ceux disant que dans les instants les plus sombres, de ne jamais perdre de vu ce qui est le plus important. Elle était là, blottie. Gabriel sourit. C'est vrai. Assis sous un magnifique ciel étoilés, il serait bête de ne pas profiter de ce moment de sérénité qu'ils n'avaient pas partagé depuis deux longues années.

« S'il y a bien une chose dont je suis certain... C'est que je n'ai jamais cessé de t'aimer. »

Plus certain que jamais, sa main chercha la sienne pour y entremêler ses doigts. Une bonne fois pour toute, il fit tomber le masque. Se mettait à nu pour tourner la page, et écrire un nouveau chapitre à l'encre noir des aventures d'un prince qui pouvait enfin se libérer d'un poids trop lourd à porter, même pour des épaules aussi solides que celle d'un Blaiddyd.
Gabriel L. Blaiddyd
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Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Mar 31 Mar - 12:12

Gabriel & Judith

“If our two loves are one or if we love each other without hindrance, without ever failing, no one will die.”



« Il m'arrive aussi de faire des rêves étranges. Ils sont si réels, que je me réveille parfois en sursaut la nuit en me demandant qui je suis ou même si ce que je vois m'appartiens vraiment. C'est comme si... Comme si je vivais la vie de quelqu'un d'autre. Alors je sais ce que cela fait de se sentir déboussolé, plus que tu ne peux l'imaginer. »

Beaucoup de coïncidences, certainement trop... Judith ferma un instant les paupières, se remémorant ce rêve qu'elle avait fait dans le passé en sachant Gabriel en danger. La raison de sa venue précipité lors de cette mission, menée par le prince et son ami. Elle avait eu ce sentiment, cette prémonition que quelque chose allait se passer, et qu'elle se devait d'aller lui porter secours. À ses dires, elle n'était donc pas la seule à voir ces songes étranges... Cela, voulait-il dire qu'ils étaient bel et bien réels ? En tous les cas, ses épaules se sentir bien plus légère une fois confessée. Il ne la prenait pas pour une folle... C'était ce qui compte. Qu'importe le jugement des autres, celui de Gabriel était son plus précieux. Elle se serait sentie désabusé si ce dernier lui aurait rit au nez... Non, pas lui. C'est d'ailleurs, àce moment qu'il l'accueilli chaleureusement au creu de ses bras. Cette cape les entourant, elle avait toujours apprécié de les savoir enlacés ainsi. Combien de fois, c'étaient-ils blottis, entourés de ce tissu si doux et confortant à la fois. Une proximité, enivrante et exaltante. Faisant oublier les tracas de la comtesse, faisant oublier, ses peurs. Son corps s’arrêta de traissalir. Elle était bien... Elle n'avait plus de raison d'être troublée par ses angoisses, pas maintenant.

Mais il était rassurant, bien que cela puisse se révéler troublant, qu'ils puissent partager ce secret. Loin d'imaginer que Gabriel aussi partager des visions quelque peu... Énigmatiques.

« Je savais qu'il allait t'arriver quelque chose... je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas à quoi cela est dû... Mais ces songes que l'on fait... Si cela nous permet de veiller sur l'autre, alors je le prends comme une bénédiction. »

Pourquoi redouter quelque chose qui leur permettrait de garder un œil sécurisant sur la sécurité de l'autre ? Cette chose que craignait Judith, elle comprit soudainement que ce n'était pas un mal... C'est étrange, certes, mais jusqu'à présent cela leur avait été favorable. Sans compter bien évidemment, la décision que la jeune femme avait prise sous le coup de la peur et de la démesure. Vouloir se séparer de Gabriel, a sûrement été sa plus grosse erreur, bien qu'elle tentait de s'affranchir du contraire.

« Cette distance qui nous a séparée n'était sans doute qu'un malheureux malentendu, le fruit de nos doutes, de nos craintes de se perdre. S'éloigner pour se protéger mais à quoi cela rime finalement si cela nous fait plus de mal qu'autre chose ? »

Le prince avait sûrement parfaitement résumé la situation, devant laquelle le couple se trouvait. Judith ne répondit pas, préférant laisser un léger silence entre eux. Sa mâchoire vint doucement mordre l'intérieur de ses joues, comme si elle tentait de se canaliser. Mais malgré tout, il avait raison... Elle voulait le protéger, lui aussi, mais seulement de mains haineuses qui pourraient s'en prendre à l'un ou à l'autre à cause de leur lien si proche. Sur le moment, elle n'avait nullement pensé à le protéger de l'intérieur... Son cœur était meurtri, et les blessures internes se révèlent parfois plus difficiles à s'estomper que les blessures causées par les armes. Judith en était la preuve vivante... La cicatrice à son cou, démontrant qu'elle avait survécu à un coup qui aurait pus s'avérer mortel. Elle avait guéri... La seule blessure encore ouverte à ce jour, était celle de son cœur. Finalement, peut être aurait-elle préféré périr de cette arme, que de sentir son coeur si lourd de l'absence de son prince.

« S'il y a bien une chose dont je suis certain... C'est que je n'ai jamais cessé de t'aimer. »

Le cœur de Judith cessa de battre un instant. Cette annonce lui fit un effet tel, qu'elle sentit des larmes lui monter aux yeux. Bien qu'elle c'était toujours douté que Gabriel continuait à ressentir quelque choses envers sa conjointe du passé... Les deux amants, n'avaient jamais pu s’empêcher, d'avoir des petites intentions l'un pour l'autre, malgré la distance imposée. Lorsqu'ils étaient en campagne, ils se voulaient protecteurs... lorsqu'une occasion de faire plaisir se présenter, ils le faisaient, bien que de manière discrète. Judith avait remarqué, tout ces petits signes venant de sa part, même s'il s'en cachait. Néanmoins, la belle savait qu'avec un statut tel que le sien, Gabriel attirait bien des convoitises... et un jour peut-être, se lassera t'il de ce petit jeu entre eux, et offrira son cœur à une autre... Alors l'entendre dire que son cœur lui appartenait toujours, fut un soulagement assez profond.

Ça maint recueilli celle de Gabriel, qu'elle serra un cours instant. Mais son regard ne voulut pas se relever, et un silence s'imposa de nouveau. Lorsqu'elle entreprit enfin une réaction, la jeune femme quitta à contre cœur les bras de Gabriel, son minois se détourna dans l'autre sens, comme si elle cherchait à fuir son regard. C'était assez confus dans son esprit, se demandant si toute cette histoire pouvait bien rimer à quelque chose. Judith semblait vouloir quitter les lieux, mais sans prévenir, posa ses mains sur les épaules du jeune Sir et le fit basculer pour l'allonger au col. Assise près de lui, son buste dressé au-dessus du sien, elle plongea son regard dans les pupilles étoilées de Gabriel. Silencieuse, admirative devant celui qu'elle aime... Sa chevelure ondulée, descendait en cascade sur sa nuque. Sa poigne se voulait à la fois douce et ferme, maintenant les épaules de Gabriel. S'il avait voulu résister à son emprise, il aurait pu aisément le faire. Mais il avait sûrement assez confiance en elle, pour se laisser mouvoir par ses soins. Pouvait-il entendre le son de son cœur, qui battait aussi frénétiquement qu'un tambour ? Pouvait-il entendre, comprendre, ses mots qui les iris de la jeune femme feintait de lui faire entendre ?

Qu'il était beau, éclairé ainsi par l'astre de la nuit. Cette proximité lui avait tellement manqué... Ce regard perçant et félin, sa chevelure semblable à la crinière d'un lion rugissant, ses lèvres si douces... Son visage a toujours été ancré dans les moindre détails dans l'esprit de la comtesse. Il n'y avait pas besoin de mot, leurs regards parlaient pour eux. Seulement, peut-être que lui aussi avait besoin de se l'entendre dire... Judith garda cet air grave et réservé sur son visage.

« J'ai tenté, plusieurs fois de faire taire cette flamme en moi. Je n'ai jamais pu... En réalité, je crois que je ne l'ai jamais désiré. La laissé s'éteindre, serait perdre une partie de moi. Car je réalise, peut-être tardivement... que ton cœur et le mien, ne font qu'un. »

S’affaissant doucement, le corps de la jeune femme se replia contre celui de Gabriel, venant à joindre ses lèvres sur les siennes. Au même moment où leurs chairs se retrouvèrent, une sensation douce et agréable envahit Judith. Reconnaissez vous, ce sentiment que l'on a, lorsque des papillons nous parcourent le ventre ? Le fourmillement de nos corps, notre cœur qui s'emballe et qui à la fois s’apaise.

« Je suis désolée. »

Ses poings se serrèrent un instant lorsqu'elle lui murmura ses quelques mots à l'oreille. Ne vous méprenez pas, la comtesse ne souhaite pas se faire pardonner par ce baiser. Il était voulut et désiré de sa part. Non, elle s'en voulait de tout ce temps perdu entre eux, de la manière dont elle l'a repoussé et demandé de ne plus s'approcher d'elle. Elle s'en voulait, de lui avoir briser le coeur, de leur avoir fait perdre tout ces moments de tendresse. Car il allait de soi... Que leurs deux coeurs étaient fait pour être unis.

Code by Fremione.

Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Jeu 9 Avr - 22:15

Judith avait raison. Ces rêves, étaient sûrement un signe de leur connexion évidente. La Déesse veillait. Il en était certain. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Puis le Blaiddyd se laissa porter davantage dans le pathos, à admettre cette erreur qui les avait conduit à se poignarder mutuellement. L'évidence de leurs sentiments étaient là. Il n'y avait pas un jour où Gabriel n'avait pas une pensée pour la jeune comtesse. Confesser son affection, après deux années d'abstention avait quelque chose de libérateur. Son cœur battait si fort dans sa cage thoracique qu'il était impossible que Judith ne les entendent pas, la tête posée contre sa poitrine. Ses mots avaient franchi ses lèvres presque aussi vite que sa pensée, mais le prince ne regrettait pas pour autant s'être ainsi dévoilé. Il voulait être le plus transparent possible, qu'elle sache à quel point elle était importante dans sa vie. Elle était ce rayon de soleil, illuminant ses journées souvent des plus ennuyeuses. Dès qu'il voyait la comtesse, Gabriel oubliait l'espace d'un instant ses soucis qui l'accablaient. Rester cordial paraissait si facile seulement au fond, un vide le rongeait.

Leurs doigts restaient entremêlés. Pendant un long moment, ils gardaient le silence. Son anxiété fourmillait au creux de son estomac et les questions fusaient avec dans son esprit. Pourquoi ne disait-elle rien ? Craignait-elle de le blesser à nouveau ? Il se mordit la lèvre inférieure. Judith finit par se détacher de ses bras pour se mettre en face de lui. Le blond restait perplexe. Il n'arrivait pas à capter son regard, qu'elle détournait du sien.

« Je... »

Avait-il tenté en ouvrant la bouche avant de se sentir basculé en arrière par la Galatea, désormais perchée au dessus de lui. L'incompréhension avait laissé place à de la curiosité et à de l'adoration. Puis lentement, cette tension irrésistible qui grandissait entre les deux anciens amants étaient de plus en plus palpable. Elle affichait une mine sévère mais la lueur dans ses yeux parlaient en son nom. Au fond, ils désiraient assurément la même chose.

« J'ai tenté, plusieurs fois de faire taire cette flamme en moi. Je n'ai jamais pu... En réalité, je crois que je ne l'ai jamais désiré. La laissé s'éteindre, serait perdre une partie de moi. Car je réalise, peut-être tardivement... que ton cœur et le mien, ne font qu'un. »

Son souffle se mêla avec le sien. Leurs nez se frôlaient. Leurs lèvres se touchaient enfin, pour la première fois depuis deux ans. Un baiser, qu'elle avait initié et auquel il ne se refusa pas. Il se sentait comme celui qu'il était à l'Académie, de leur première fois partagée. L'hésitation avait fait place à un sentiment d'exaltation, renforcé davantage aujourd'hui par un manque insatiable de la femme qu'il aimait.

Oui. Judith lui avait manquée. Sa chaleur, son toucher...Son parfum qui venait volontiers lui chatouiller les narines. Une de ses mains s'était naturellement glissée dans son dos. L'autre, effleurait sa joue, savourant cet échange des plus plaisants qui s'acheva trop tôt à son goût lorsqu'elle se recula pour susurrer ces paroles absurdes à son oreille. Un frisson lui parcourra l'échine jusqu'au creux de son estomac.

« Je suis désolée. »

Gabriel secoua la tête. Désolée, pourquoi ? S'excusait-elle pour ce baiser ou se blâmait-elle encore pour ce malentendu qu'ils venaient de démêler ? Replaçant délicatement une mèche dorée tombée devant son visage, il voulait dissiper tout ce qui viendrait mettre à mal cette lueur d'espoir sur leur avenir à tous les deux.

« Ju'...Il n'y a rien à pardonner. »

Commença-t-il, avec un sourire radieux qui ne le quittait pas. Il vint gentiment l'attraper par le menton pour l'inciter à lever la tête. Et ses mots s'évadèrent tel un murmure, de sa voix grave et chaleureuse, légèrement enrouée, portée par une vague d'émotions. Le soulagement. Le bonheur. Il était si heureux qu'il en avait les larmes aux yeux comme s'il avait du mal à réaliser.

« Pour être honnête, j'ai tellement espéré pouvoir un jour de nouveau t'avoir près de moi, de te tenir dans mes bras. C'est peut-être une façon égoïste de penser ainsi mais...Oublions tout le reste et profitons simplement de ce merveilleux moment ensemble, d'accord ? »

Son sourire s'affaissa progressivement et il captura ses lèvres. Seulement cette fois, Gabriel s'abandonna dans cet élan d'affection. La passion le consumait, prenant soin de ne pas trop serrer sa bien aimée dans son euphorie. Humide, des larmes coulaient sur ses joues brûlantes. Ses gants furent enlevés, jetés à proximité pour mieux apprécier la sensation de ses doigts glissant dans ses longs cheveux blonds et de sa peau de porcelaine. Il reprenait son souffle entre deux longs baisers sans jamais se lasser. Néanmoins, le lion calma de lui-même ses ardeurs par crainte d'être un peu trop gourmand. L'impatience était un défaut pouvant le conduire maladroitement à la faute et puis, il fallait bien respirer. Le Blaiddyd posa alors son front sur le sien. Ferma les yeux quelques instants. Qu'il se sentait stupide à avoir pleuré ainsi, mais ce fût plus fort que lui et subitement, un rictus félin se manifesta sur ses jolis traits similaires à ce qu'arboraient son père à son âge. Signe que le jeune lord avait une idée saugrenue en tête. Hop ! Sans crier gare, ils firent une volte-face ! Gabriel se retrouva ainsi au dessus de sa belle, les bras tendus à côté de sa tête. Sa cape le gênait, le tirant en arrière au lieu d'être en mesure de pouvoir se tenir droit. Il lâcha un petit rire et la décrocha soigneusement afin de ne pas l’abîmer. Se remettant dans la précédente position, le prince resta ainsi de longues secondes, la dévorant du regard de tout cet amour qu'il avait pour elle.  On raconte que l'âme sœur est là, quelque part, comme le fil rouge relie deux moitiés. Il peut se tordre, s'enrouler mais sera à jamais éternel.
Gabriel L. Blaiddyd
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Judith R. Galatea
Judith R. Galatea
Comtesse Galatea / Tacticienne pour l'armée de Foldan
Age : 20 ans
Natif de : Comté des Galatea à Faerghus
Administratrice
Dim 26 Avr - 12:12

Gabriel & Judith

“If our two loves are one or if we love each other without hindrance, without ever failing, no one will die.”



Un sentiment de soulagement et de bien-être... Beaucoup d'émotions se mêlèrent en un instant dans le cœur battant en chamade de la jeune comtesse. Mais cela ne lui apporta pas pour autant un sentiment de malaise, celui que l'on pourrait ressentir lors d'une première fois entre deux amants s'avouant. Non, bien au contraire. Elle était plutôt assurée dans ce qu'elle entreprenait, car Judith se voyait certaine de son amour envers Gabriel. Ils étaient adultes à présent, et avaient mûrit de cette distance qu'ils c'étaient imposés. Même si leur amour était aussi puissant aupart avant, à ce jour, il était proéminent. Leur séparation était sûrement une erreur... La comtesse ne pouvait que se le reprocher. Pour autant, Gabriel la rassura, et il avait raison. Ce qui importe à présent, est le moment présent. Car aucun des deux n'aurait certainement pu supporter que cette distance dure encore plus longtemps... Leurs deux cœurs auraient été consumés par cette flamme, qui les ronge depuis tout ce temps. Alors oui, les paroles du jeune Sir apportèrent du baume au cœur de la belle, qui se laissa abandonner dans ses bras. Le bonheur qu'elle pouvait ressentir, lui laisse tout oublier de ce qu'il pouvait se passer autour d'eux. Le nouveau baiser entreprit par Gabriel raviva l'ardeur du premier, sentant de même cette pression l’amenant à lui. Elle avait oublié, comme elle pouvait se sentir apaisée et si bien lovée dans ses bras. Judith savait aussi, que le Blaiddyd prenait gars à ne pas trop la serrer pour lui éviter un mal incontrôlé de sa part. Elle le savait maladroit, à cause, de la force émit par son emblème, et pourtant... Avec elle, il savait faire preuve d'une douceur si amène. Bien que si l'on entre dans les confidences, Judith peut parfois apprécier de ressentir cette force, elle avait envie de le sentir bien plus intensément auprès d'elle, tout en restant dans une demie-mesure. Sa poigne l'affirmée... La douceur est une chose agréable et élogieuse certes, mais de temps en autre ressentir ce côté bestial était euphorisant.    

Calme toi Judith. La comtesse se secoua doucement la tête, préférant taire ses pensées peu orthodoxes. Même si cela pouvait paraître prévisible, après tout, ils ne sont plus des enfants. Mais deux adultes, consumés par un amour charnel et spirituel. Elle sentit alors, les larmes de son amant glisser sur ses joues lors de ce baiser. Des larmes, qui la touchèrent profondément. Elle était sûrement l'une des rares, avec qui Gabriel s’abandonna à ses émotions. Du moins, celles qui pouvaient démontrer un état émotionnel si intense. Ce genre d'état, elle en était sûrement la seule. Et cela eut pour répercussion de mêler leurs larmes sur leur visage. La joie était intense, et si belle. Un instant où l'on aimerait que le temps s’arrête, et que plus rien ne puisse venir entacher ce tableau. Les doigts du prince glissant dans ses cheveux, la firent tressaillir. C'était une chose qu'il savait faible chez elle, même si le geste peut paraître anodin, la comtesse en était fébrile. Judith avait apprécié qu'il se sépare de ses gants, pouvant ainsi sentir la chaleur de sa peau sur la sienne. Ses mains étaient de braises sur sa peau,  consumant doucement ses propres joues. Sa main vint doucement sécher l'une des larmes de son aimé, suivant d'un sourire précieux et assurant.    

Gabriel vint à l'aider à se ménager les esprits, en la faisant basculer sur le coté, et avant qu'elle ne comprenne là ou cela les menait, le prince se trouva à présent au-dessus d'elle. Cette complicité qui avait été enchaînée durant tout ce temps, se renoua si aisément et si naturellement. Sans oublier son petit coté maladroit qui revint lui aussi pointer le bout de son nez, apportant un léger sourire amusé à la comtesse. Cette cape, ne pouvait faire autrement que de se mêler à leur retrouvaille. La cape de Gabriel avait sûrement était la témoin de leur union, elle les avait réchauffé, assuré, caché dans leurs moments les plus précieux. Oui, elle a toujours été la complice de leur amour et de leurs mésaventures.    

Le regard de Judith se plongea dans celui de Gabriel, pouvant y contempler ses pupilles scintillantes. Ils restèrent ainsi à se regarder longuement, comme s'ils se réapprenaient. Mais son visage... Elle s'en souvenait dans les moindre détails. Bien qu'il avait mûri depuis ce temps, devenant un homme encore plus désirable. Doucement, ses bras se tendirent pour se battir autour du cou du blond, puis la jeune femme vint à se redresser pour se serrer contre lui. Enfouissant son visage contre la nuque de ce dernier, inspirant doucement et calmement. Elle pouvait sentir son odeur, si suave et délicieuse. L'une de ses mains se glissa dans ses cheveux, tandis que l'autre se glissa dans son dos. Elle le serra contre elle, il était sien, et elle était sienne. Leurs corps vinrent naturellement se retrouver, comme deux amants se désirant.    

« Ce moment... je le rêvais depuis si longtemps. »

Ses mots furent des murmures dans le creux de l’oreille du prince. Accompagnés de quelques baisers se posant sur la nuque de ce dernier. Des baisers enflammés, brûlant sa peau avec ardeur. Judith savoura l'ivresse et l'euphorie de ce moment. Elle se résonna tout de même, afin d'éviter de laisser des marques qui pourraient trahir le bien-aise de cette soirée. Cela risquerait d'être contraignant pour le Prince de se montrer le lendemain avec le symbole de l'emblème d'un amour sur sa nuque.  

« Je t'aime Gabriel. »

Des mots qu'elle espérait pouvoir lui dire de nouveau depuis si longtemps... A chaque fois qu'ils étaient amenés à se rencontrer, à se croiser, à se froller... La comtesse avait eu envie de le lui crier. Son regard peiné à le lui dire... Peut-être parfois, l'avait-il intercepté et compris. Mais ils se retrouveraient dans un interdit... A présent, les barrières sont franchies, et plus rien ne pourrait venir de nouveau les bâtir entre eux. Judith ne le permettrait plus. Mais elle espérait tout de même, que ce cela fut partagée avec Gabriel, bien qu'elle n'avait nul raison d'en douter. Cependant, elle avait besoin de l'entendre, de ses propres lèvres.

« Promet moi Gabriel... qu'on ne laissera plus rien ni personne nous séparer. »

A ses mots, sa pression se fit plus forte. Son visage se dissimula contre sa nuque, peinant à cacher sa peur. Ses yeux scintillèrent, car oui... Elle avait en elle cet effroi de se voir de nouveau séparé de lui. Elle ne pourrait le revivre, pas une seconde fois.

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Judith R. Galatea
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Gabriel L. Blaiddyd
Gabriel L. Blaiddyd
Prince héritier de Fódlan
Age : 21 ans
Natif de : Faerghus, né à Fhirdiad
Fondateur
Jeu 14 Mai - 14:39
L'instant qu'ils partageaient semblait sorti tout droit d'un rêve. Pourtant, ses lèvres plaquées contre les siennes n'en étaient pas. Ni ses doigts fins qui passaient à travers ses cheveux. Tout ceci était bel et bien réel. Leurs cœurs battaient à l'unisson, leurs corps s'attiraient comme des aimants l'un contre l'autre à la lueur tamisée émanant de lampe et de la nuit. Ils étaient seuls dans leur bulle, seuls dans leur monde que personne ne pourrait déranger. Souffles et larmes se mêlèrent dans l'euphorie de leurs retrouvailles. Gabriel ne pensait à rien. Il ne voulais plus penser à rien. Elle souriait. Lui aussi; jamais de toute sa vie il n'avait vécu un moment aussi intense, d'aussi exaltant. Il y avait un manque évident entre ces deux êtres qui s'étaient languis de pouvoir se retrouver, s'enlacer. S'aimer.

Sa cape cause une petite maladresse venant de sa part mais cela ne rompit pas pour autant la magie du moment. Ils étaient là, le regard plongé longuement dans celui de l'autre. A se contempler. Il aimait observer le bleu de ses yeux, la douceur de ses traits. Humer son parfum délicat. Les bras de la comtesse s'enroulèrent autour de son cou pour l'attirer vers elle. Cette simple initiative le ramenait au temps où ils se permettaient une telle proximité. Mais il y avait là tout autre chose qui se passait entre eux : il n'y avait plus l'innocence de l'enfance. La fébrilité d'une relation nouvelle entre deux adolescents. Ils étaient des jeunes adultes désormais avec d'autres attentes. D'autres envies que le blond tentait de refréner, tout comme ses pensées peu appropriées qui commençaient à fleurir dans son esprit.

Sa main sur sa hanche, l'autre, derrière sa nuque où elle venait tout juste d'enfouir sa tête dans le creux de celle-ci; ils restèrent ainsi pendant quelques instants dans le plus grand des silences.

« Ce moment... je le rêvais depuis si longtemps. »

Ses mots s'évanouissaient dans un murmure presque suggestif. Un frisson lui parcouru l'échine. Le Blaiddyd eu le souffle court, sentant alors les lèvres de sa bien-aimée taquiner sa jugulaire en y déposant des baisers. Ses yeux se fermèrent, porté par cette sensation grisante qu'elle procurait au prince. Il laissa échappé un râle satisfait, resserrant doucement son étreinte autour du corps qu'il tenait contre lui. Son cœur s'agitait si fort contre sa cage thoracique qu'il en entendait distinctement les battements. Qu'il aimerait que cela dure à jamais...Loin de tout, pour nager dans ce bonheur qu'on lui tendait à bras ouverts.

Gabriel aussi en avait rêvé. La nuit dans son lit, observant le plafond de sa chambre. Dans ses songes, son bastion le plus impénétrable. Dans ses réminiscences, lorsqu'il s'autorisait à s'y perdre parmi elles. Il n'y avait pas un jour où son visage ne se présentait pas à lui. Contraint par ce qu'il croyait être inaccessible, le jeune lord confessait dans des lettres écrites de sa main à l'encre noire ce qu'il ne pouvait dire, restées scellées dans une boite au fond d'un tiroir où personne n'oserait aller chercher.

« Je t'aime Gabriel. »

Conquit par cet aveu, ses doigts vint chercher sa main pour y mêler ses doigts.

« Moi aussi Judith, plus que tout. Je ne veux personne d'autre. Parce que tu es ma lumière... »

Il se pencha, pour déposer un tendre baiser sur sa tempe.

« Mon rayon de soleil... »

Puis sur sa joue, qu'il caressait gentiment.

« L'amour de ma vie. »

Et enfin sur le bord de ses lèvres, finissant dans un murmure sur cette déclaration plein de poésie, ému que son affection infinie pour la comtesse trouve réciprocité. Son front posé contre le sien, les maux qui les accablaient s'étaient tût.

« Promet moi Gabriel... qu'on ne laissera plus rien ni personne nous séparer. »

Une promesse. Tout de suite, il pensa à celle qu'ils s'étaient faite sur la tombe de son défunt grand-père dix ans plus tôt. De toute être là pour l'autre. Ce que Judith demandait, ne serait plus qu'une clé supplémentaire pour verrouiller ce pacte qu'ils avaient conclu. Elle avait autant besoin que lui, que lui d'elle. Ils avaient cette connexion indéniable, irrésistible. Indélébile. Ce fil rouge invisible qui les reliait pouvait se tordre, s'emmêler. Mais jamais il ne se défera. Le mythe de l'âme sœur n'a jamais été aussi vrai en fin de compte. En tant qu'héritier de la couronne, il avait de quoi faire jalouser en attirant l'attention des plus belles demoiselles de la Cour, la plupart intéressées par le sang royal qui coulait dans ses veines. Gabriel ne pouvait les blâmer, car ainsi étaient les mœurs. Le prince s'était résolu à envisager la possibilité d'épouser l'une d'entre elles, jusqu'à récemment malgré sa réticence. A présent qu'il était conscient qu'aucune barrière ne l'empêchait de suivre ce que son cœur lui dictait, il avait fait son choix.

« Je te le promets. Quoiqu'il advienne, rien ni personne ne nous séparera. Si cela devait arriver, je te retrouverai... A travers le monde, à travers les siècles. Dans une autre vie rien que pour revoir ton sourire et te sentir contre moi. »

Il glissa ses doigts le long de sa joue, l'invitant par ce geste à relever la tête pour donner force à son discours, n'ayant dans ses yeux clairs que le reflet de cette affection qu'il lui portait. A son tour, Gabriel se montra démonstratif en s'attardant sur son cou où il prit soin de la ravir comme elle l'avait fait précédemment. Il susurra son nom. L'une de ses mains épousait les courbes de sa hanche couvertes par cette robe de noble matière, remontant et descendant vers cette même ligne directrice. Son envie grandissante poussait sa curiosité à explorer davantage, idée avec laquelle il se débattait pour ne pas succomber trop vite à l'appel de ses désirs primaires au risque de tout gâcher. 

Heureusement - ou malheureusement pour le prince - un bruit de feuillage se fit entendre. Pris par surprise, il sursauta, l'interrompant alors dans leurs affaires. C'était comme si quelqu'un venait de bouger dans un des buissons. Étaient-ils surveillés ? Qui osait faire cela ? Des nombreuses questions se bousculaient soudainement dans son esprit. Par réflexe, Gabriel s'était redressé puis relevé avec ses cheveux tout ébouriffés, semblable à ce qu'il présentait le matin en se réveillant.  

« QUI VA-LA ?! MONTREZ-VOUS ! »

Tirant l'épée de son fourreau, il se mit sur ses gardes, prêt à répliquer face à ce qu'il croyait être un assassin. A force de tentatives à vouloir sa jolie petite tête couronnée depuis tout jeune, le Blaiddyd avait appris à être réactif pour défendre sa vie. Il était dans l'erreur d'être sorti (encore) sans garde, mais Gabriel avait tout aussi confiance en ses compétences défensives si jamais les choses devaient mal tourner. Tout du moins, il devait être capable de neutraliser quiconque lui voudrait du mal. Ou à Judith, accessoirement.

Les bruits cessèrent. Il retint son souffle, focalisé sur le buisson d'en face. Quelque chose en sorti subitement dans l'ombre.

Ce quelque chose, c'était un pauvre, un gentil et un innocent lapin.
Gabriel L. Blaiddyd
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